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Emploi : de plus en plus d'entreprises recrutent sans diplôme

C'est une tendance, venue des Etats-Unis ou du Royaume-Uni : les entreprises acceptent de plus en plus souvent de recruter des candidats qui n'ont aucun diplôme. Et pas seulement pour des postes en bas de l'échelle.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un entretien d'embauche. (MAXPPP)

Les entreprises recrutent des candidats qui n'ont aucun diplôme, et ceci à tous niveaux. Un peut penser que cette nouvelle règle ne vaut que pour la restauration rapide ou le commerce de détail. C'est faux. Le site Glassdoor, qui évalue les entreprises et relayé par Slate, a recensé une quinzaine de sociétés où un diplôme de l'enseignement supérieur n'était pas – ou n'est plus – nécessaire pour postuler. Même si on trouve bien entendu Starbucks ou Home Depot, la grande chaine de magasins de bricolage américaine, on y découvre aussi les noms de Google, d'Apple, d'IBM, de Bank of America et même de l'un des cabinets d'audit financier les plus prestigieux du monde, la société Ernst&Young, alias EY, traditionnellement chasse gardée des étudiants de grandes écoles.

Les compétences plutôt que les diplômes

Ernst&Young vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle changeait sa politique de recrutement. EY a indiqué qu'elle retirait le diplôme universitaire de ses critères de sélection. Au motif qu'il n'existe "pas de preuve" que le succès dans les études supérieures était lié à la réussite dans la vie professionnelle. Rien que ça. L'une des dirigeantes d'EY explique que, certes, les diplômes seront toujours pris en compte, et qu'ils resteront importants. Mais qu'ils ne seront désormais plus "une barrière" pour mettre un pied dans la porte de l'entreprise.

IBM ne dit pas autre chose. La firme dit se concentrer désormais sur les compétences. Et rappelle qu'un tiers de ses employés n'ont pas bac +4. Et que 15% d'entre eux n'ont pas de diplôme du tout. Ginni Rometty, la patronne, explique que les nouveaux métiers de l'informatique ne nécessitent pas tous un haut niveau d'éducation et que beaucoup des compétences recherchées chez les candidats peuvent être obtenues à travers l'expérience et la formation professionnelles.

Le recrutement sur les compétences, toutes les entreprises n'ont plus que ces mots-là à la bouche. Y compris en France. Que des grandes multinationales, leader sur leur marché, enfoncent le clou et formalisent cette démarche ne peut qu'inciter les autres à accélérer le mouvement.

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