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Emploi : alerte sur la sous-représentation des femmes dans les métiers scientifiques

Vendredi 12 mai se tient un forum, à Paris, pour alerter sur le décrochage des femmes dans les métiers liés aux sciences, aux technologies et aux mathématiques. Un décrochage accentué par la réforme du lycée et qui alerte, au moment où l'intelligence artificielle décolle.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une femme regarde dans un microscope. (FREDERIC CIROU / MAXPPP)

Dans l'intelligence artificielle, il n'y a que 22% de femmes, selon Aude de Thuin, à l'origine du Sistemic. Ce forum se tient vendredi 12 mai à Paris, au Palais de Tokyo. La créatrice du Women's Forum redoute que le monde se réécrive au masculin : "Le monde a besoin des femmes, dit-elle, on ne peut pas le laisser dans les mains des hommes", plaide-t-elle à franceinfo.

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Les jeunes femmes sont si peu nombreuses aujourd'hui dans les domaines des sciences, des technologies, de l'engineering et des mathématiques, les fameuses "Stem", que, selon le forum Sistemic, les filières d'avenir semblent se construire sans elles. En 2019, les femmes ne constituaient que 23% des ingénieurs en France.

Dans les entreprises, ça ne va pas mieux, car selon Aude de Thuin, il y a un véritable problème de fidélisation des femmes dans les entreprises technologiques. Au bout de huit ans, devant l'absence de promotions, elles partent vers d'autres horizons. 

Crise des vocations

À cela, s'ajoute une crise des vocations. Au sein de l'Organisation européenne de coopération économique (OCDE), moins de 2% des filles de 15 ans envisagent de devenir ingénieures ou informaticiennes. Il y aurait pourtant beaucoup à gagner à attirer davantage les femmes vers ces métiers.

La Commission européenne a calculé qu'attirer davantage de femmes sur le marché du travail du numérique pourrait injecter 16 milliards d'euros supplémentaires dans l'économie européenne. À ce titre, les organisateurs de ce forum remettent en cause la réforme du lycée qui place les mathématiques en tant qu'option en première. En 2010, il y avait 56% de filles en terminale. Parmi elles, 38% faisait plus de huit heures de maths par semaine. En 2021, avec toujours 56% de filles en terminale, elles ne sont plus que 31% à faire plus de huit heures de maths par semaine.

"Un désastre", commente Aude de Thuin, qui prédit que la France va perdre des parts de marché, alors qu'elle est considérée parmi les meilleurs pourvoyeurs de mathématiciens au monde.

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