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Covid-19 : les travailleurs de deuxième ligne payés 30% de moins que les autres

Le télétravail, les travailleurs de la deuxième ligne ne connaissent pas. Ils ont été sur le pont pendant toute la crise sanitaire. Ils gagnent moins que les autres, leur métier est plus pénible et plus précaire.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les hotesses de caisse sont considérées comme des travailleurs de seconde ligne. Photo d'illustration. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

30% de salaire en moins par rapport à la moyenne des salariés du secteur privé. C’est l’une des conclusions d’une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares),  qui vient de paraître. Elle s’est penchée sur les conditions de travail de ces 4,6 millions de salariés, conducteurs de véhicules, agents d’entretien, caissiers et employés de libre-service, métiers du bâtiments, aides à domicile, ou encore les agents de sécurité.

Selon la Dares, ils ont été plus exposés à la contamination, et ils travaillent dans des conditions bien plus difficiles. Avec des différences de salaires qui s’aggravent avec l’âge. Les possibilités d’évolution et de promotion étant faible, la différence de salaire avec les autres professions augmente quand ils avancent dans la carrière. Elle est de 17% pour les plus jeunes, et elle grimpe à 37% en fin de parcours. Au total, les salariés de la deuxième ligne touchent en moyenne un salaire de 1 634 euros net par mois, contre 2 337 euros pour la moyenne des autres.

Les travailleurs de la deuxième ligne sont aussi plus souvent en CDD et en intérim : il y a une différence de trois points avec l’ensemble des salariés du secteur privé. Ils changent plus souvent d’employeur, mais cela ne s’accompagne que rarement d’une augmentation de salaire. Ils suivent aussi moins de formations, et ces formations ne sont pas souvent qualifiantes.

Des métiers plus pénibles physiquement

Ces travailleurs de la deuxième ligne déclarent  plus souvent avoir eu un ou plusieurs accidents du travail au cours de la dernière année, presque deux fois plus que l’ensemble des salariés du privé. Les deux tiers de travailleurs de la deuxième ligne sont exposés à au moins trois contraintes physiques. C’est presque deux fois plus que la moyenne des autres travailleurs.

Une réflexion est engagée pour revaloriser ces métiers. En attendant, le gouvernement incite les entreprises à leur verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. Cette "prime Macron" pourra être doublée et atteindre 2 000 euros dans les entreprises ou les branches qui s’engagent à mettre en place des actions de valorisation de ces travailleurs.

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