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Ce qu'il faut savoir sur la retraite progressive

De nouvelles catégories de salariés, notamment ceux qui sont au "forfait jour", vont pouvoir bénéficier de la retraite progressive. Un système qui peut être très intéressant, surtout si l’âge de départ à la retraite est repoussé.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un serveur dans un café dont le temps de travail est compté en jours pourra béneficier de la retraite progressive. (BERTRAND GUAY / AFP)

C’était un injustice, relevée par le Conseil constitutionnel, une rupture d’égalité, qui restait pourtant lettre morte. Certains salariés ne pouvaient bénéficier du système de la retraite progressive. Il s’agissait essentiellement des cadres en forfait jour, c’est à dire ceux dont le temps de travail n’est pas compté en heures, mais en jours dans l’année. Surtout des cadres d’un certain niveau, donc, mais aussi, et leur nombre est important, les employés d’hôtels, de cafés et de restaurant dont le temps de travail est également décompté de cette manière. Idem pour les artistes du spectacle et les mandataires sociaux. Toutes ces catégories professionnelles rejoignent l’ensemble des salariés du privé et du secteur agricole.

Le décret qui manquait vient tout juste d’être publié : ils vont pouvoir, s’ils le veulent, lever le pied en fin de carrière. Un système qui peut être très intéressant pour tous ceux que l’allongement de la durée du travail, le fait de repousser l’âge de départ à la retraite, inquiète. Le principe de la retraite progressive est simple. On travaille moins d’heures, on gagne donc un salaire moins élevé, mais on touche une part proportionnelle de sa pension de retraite. Pour compenser.

Concrètement il faut réduire sa quantité de travail de manière à ne plus travailler qu’entre 40 et 80% de son temps de travail initial. On lève donc considérablement le pied, mais on perçoit une part équivalente de ses pensions de retraite afin de compenser la perte de salaire. Les retraites sont versées par les différents régimes auxquels chaque salarié est obligatoirement affilié.

La bonne nouvelle c’est que l'on continue à cotiser

Le travail que l’on continue de fournir, même s’il est désormais à temps partiel, permet d’arrondir la retraite que l’on percevra lorsqu’on arrêtera totalement de travailler et que l’on décidera de toucher sa retraite complète. L’employeur pourra même maintenir les cotisations retraite sur la base de l’ancien temps plein.

Quelques conditions pour bénéficier de ce régime : avoir soixante ans et avoir engrangé un minimum de cent cinquante trimestres de retraite, tous régimes confondus. Le régime n’a pas le succès qu’il mérite. Aujourd’hui, seuls quelques dizaines de milliers de salariés sont en retraite progressive. Parce que le système est mal connu et aussi parce que certains accords d’entreprise proposent des systèmes similaires.

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