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C'est mon boulot. Vers de nouveaux droits pour les cadres

Une négociation débute jeudi entre les partenaires sociaux pour redéfinir le statut des cadres. On pourrait aller vers un droit d'expression protégé au sein de l'entreprise. Une clause de conscience leur permettrait de partir avec des indemnités en cas de désaccord éthique.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
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Temps de lecture : 2min
L'organisme de retraite complémentaire Agirc-Arcco, les retraites complémentaires du secteur privé.  (MAXPPP)

Une redéfinition du statut des cadres est en négociation entre les partenaires sociaux à partir de jeudi 21 décembre. A l'étude notamment : une clause de conscience qui permettrait aux cadres de partir avec des indemnités en cas de désaccord éthique.

Malaise chez les managers

C'est en effet la crise d'identité chez les cadres. Pourquoi maintenant ? Parce qu'ils vont perdre leur régime spécifique de retraite, l'Agirc, qui va fusionner avec l'Arcco, le régime de tous les autres salariés en 2019. Or, l'appartenance à ce régime était le seul marqueur juridique de la fonction de cadre. C'est à ça qu'on reconnait un cadre. Il n'y a pas que cela, il y a un vrai malaise. On ne veut plus faire partie de l'encadrement selon Gérard Mardiné, de la CFE-CGC. 

On ressent très clairement une désaffection des salariés pour progresser dans l'échelle sociale de l'entreprise parce qu'ils ressentent qu'il y a plus d'inconvénient aux servitudes qu'il n'y a d'avantages

Gérard Mardiné, CFE-CGC

franceinfo


Les syndicats et les organisations patronales vont discuter a priori jusqu'à la fin du mois de mars. Objectif : tout remettre à plat et définir les contours de la fonction de cadre, mais surtout lui accorder de nouveaux droits, justement pour rassurer les candidats à l'encadrement. Un exemple de ces droits : un droit d'expression qui serait gravé dans le marbre et qui assurerait de ne pas être mis au placard. "On est demandeurs qu'il y ait un droit à exercer son esprit critique et à proposer des alternatives face à une décision qui serait imposée par des directions d'entreprise", affirme Gérard Mardiné. "Qu'il puisse y avoir un droit au désaccord et qu'on puisse exprimer son désaccord sans être sanctionné. Et puis qu'il y ait un droit au respect de l'éthique personnelle", ajoute-t-il.

Vers une "clause de conscience" pour les cadres

C'est la CFDT qui porte cette demande. A l'image de ce qui se pratique dans la profession de journaliste, les cadres pourraient démissionner avec des indemnités en cas de désaccord éthique avec l'entreprise. Une position que tous les autres syndicats partagent peu ou prou, et qui a donc de bonnes chances de figurer dans l'accord national interprofessionnel qui sera signé au printemps.

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