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C'est mon boulot. La visite médicale d'embauche supprimée pour la plupart des salariés en 2017

Dernier volet de votre série sur ce qui nous attend à partir du 1er janvier :  la réforme de la médecine du travail. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un stéthoscope et un marteau de réflexe. (ARNO BURGI / DPA)

A partir du 1er janvier 2017, la visite médicale d'embauche sera supprimée pour la plupart des salariés, du moins elle sera transformée en "visite d'information et de prévention". Et elle ne sera plus forcément menée par un médecin du travail mais elle pourra être réalisée par un infirmier ou un interne. Ça c'est pour la plupart des salariés, le gros de la troupe. La présence d'un médecin restera en revanche obligatoire pour ceux qui font des métiers à risques, pour eux-mêmes ou pour les autres, ainsi que pour les travailleurs handicapés.

Autre conséquence de cette réforme : la visite médicale, après l'embauche, n'interviendra plus que tous les cinq ans (contre deux ans aujourd'hui ). Là encore, elle pourra être menée par un infirmier si le métier ne présente pas de risque particulier. Exception pour les travailleurs de nuit, les travailleurs handicapés et les mineurs pour qui cette visite aura toujours lieu tous les deux ans.

Une spécialité qui n'intéresse plus les jeunes médecins 

Au ministère du Travail, on explique qu'il faut "mieux cibler" les efforts de la médecine du travail et que dans les faits, ce droit à visite ne s'applique pas toujours sur le terrain. Pourquoi cette volonté de concentrer les visites sur les populations les plus à risques ? Tout simplement parce qu'on manque de médecins du travail. On n'a d'une part pas les moyens d'en embaucher davantage et on manque de vocations. Ils étaient 7 000 il y a dix ans. Ils ne sont plus que 5 000 aujourd'hui. Les étudiants en médecine boudent cette spécialité.

Une réforme qui fait encore polémique

Certains syndicats comme FO et la CGT y voient un "démantèlement de la médecine du travail" et des changements qui se feront au détriment de la santé des salariés. Mais la critique la plus juste vient de la CFE-CGC, le syndicat des cadres. Elle souligne que les salariés en risque de burnout sont en déni de leur situation. Si un médecin ne tire pas pour eux la sonnette d'alarme, ils courent le risque de tomber en épuisement professionnel, de faire un AVC ou d'avoir des problèmes cardiaques. Pour la CFE-CGC, seul un médecin peut faire ce diagnostic. Dans l'entourage de Myriam El Khomri, on prend la critique au sérieux et on souligne que si l'infirmier détecte une fragilité, il orientera vers le médecin du travail. Une sorte de "corde de rappel" pour les salariés à risques.

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