C'est mon boulot. La guerre de la bise au bureau
Pour ou contre la bise au bureau ? Le sujet est dans l'actualité, depuis que la mairesse d'une petite commune de l'Isère a envoyé un mail à ses 73 collègues élus de la communauté de communes pour leur demander de ne surtout plus lui faire la bise.
Aude Picard Wolff en a eu assez. Stop aux bisous ! La maire de la commune de Morette a craqué : il y a quelques jours, elle a tout avoué à ses collègues. "Je suis arrivée plusieurs fois en retard au conseil communautaire car je ne souhaitais tout simplement pas faire la bise à 73 conseillers communautaires", a rapporté Le Dauphiné Libéré. Et elle ajoute qu'elle espère que "sa démarche fera réfléchir, pour que chacun se sente plus libre de faire ou pas la bise", notamment au travail. Aude Picard Wolff semble avoir touché juste : elle reçoit depuis beaucoup de réactions. Plutôt soulagées.
Elle souligne que depuis, "il y a des personnes qui me remercient, qui me disent que j'ai parlé à leur place, qu'elles n'osaient pas posé le problème. Beaucoup d'hommes à qui j'ai parlé m'ont dit qu'ils n'y avaient jamais pensé avant. Ils me disent : 'Maintenant que tu le dis si on pouvait éviter de faire la bise à des femmes que l'on ne connait pas bien, on ne sait jamais si elles ont envie qu'on leur fasse la bise, ça serait tellement plus simple si on ne la faisait pas.' Moi ça me pesait avant d'être élue, c'était quelque chose que je ne comprenais pas, cette bise systématique".
Perte de temps
Un bise systématique qui peut prendre un temps fou. Le journal Le Populaire du Centre a chronométré qu'une jeune journaliste prenait plus de cinq minutes à faire le tour des rédacteurs, des photographes et du service des ventes chaque matin. Et que dans l'année, la jeune Marion passait donc trois jours sur son temps de travail à faire des bisous à ses collègues. Mais pour le coach d'entreprise Pierre Blanc-Sahnoun, tout n'est pas à jeter dans la bise :"C'est aussi une réaction des communautés de travail locales à une économie de plus en plus mondialisée, c'est une façon de dire, on est dans notre petit village gaulois, et dans notre petit village gaulois, on se fait la bise parce qu'on manifeste une certaine proximité et une certaine françaisité".
Les Français, s'ils se font des bises au travail, c'est peut-être aussi parce qu'ils s'aiment ! Selon un sondage Viavoice pour la fête des voisins au travail, qui date du mois d'octobre, 88% des salariés disent qu'ils entretiennent de bonnes relations avec leurs collègues, voire très bonnes pour 40% d'entre eux. Alors ils le manifestent. Pour certains, avec un peu trop d'enthousiasme.
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