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C'est mon boulot. De trader à aventurier

Tout l'été dans "C'est mon boulot" on s'intéresse à ceux qui ont changé de métier, changé de vie. Mardi, Stanislas Gruau, qui a quitté son confortable poste de trader de matières premières à sa passion pour la course à pied et l'aventure.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme traversant un glacier en Islande - Photo d'illustration. (TIM GRAHAM / GETTY IMAGES EUROPE)

Petit, Stanislas se rêvait champion olympique. À partir de 14 ans, il s'est mis à beaucoup courir. Puis il a fait des marathons. Des courses plus longues encore. Quand il était trader, dans les dix premières années de sa vie, il avait une manière toute particulière de se préparer : "Mes bureaux étaient à Saint-Germain-en-Laye, j'habitais en plein centre de Paris et je rentrais tous les soirs en courant. Donc je faisais un semi-marathon tous les soirs. Il y avait exactement 23,5km."

Ses rêves, il a pris soin de les consigner par écrit : "J'ai repris tous les petits carnets que j'avais écrit pendant des années, à chaque fois que j'en avais marre de mon boulot, comme ça arrive à beaucoup de gens. Ce sont des carnets que je relis encore parce qu'il y avait beaucoup de choses et de manière assez fouillée."

Retrouver ses "rêves d'enfant"

Stanislas lance donc son entreprise, ça s'appelle Explora Project. C'est par exemple : "La traversée intégrale de l'Islande, du nord au sud, par ses propres moyens en azimut brut, c'est à dire tout droit. Il y a quasiment 150 kilomètres de trek, on passe sur les glaciers, on dort sur les glaciers, donc il y a beaucoup d'alpinisme et ensuite on a 200 kilomètres de rafting pour descendre et arriver sur l'Atlantique, escortés par des phoques, c'est extraordinaire."

L'entreprise gagne des concours, des tremplins. Elle compte déjà une dizaine de salariés. Le passé de trader de Stanislas n'y est évidemment pas pour rien : "Cela m'a apporté des compétences managériales, de résistance au stress, de gestion de gros budgets, de décisions importantes à prendre à la seconde." Lâcher les salles de marché et le statut qui va avec, pourtant, c'était un pari risqué. Qui, sans aucun doute d'après lui, valait le coup, conclut Stanislas Gruau : "Si on troque une certaine stabilité pour une situation qui est complètement ouverte, étonnamment on retrouve une sécurité bien plus importante, pas dans le financier mais dans l'affect et dans le fait d'avoir retrouvé ses rêves d'enfant. Et ça, ça n'a pas de prix."

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