Acouphènes : une nouvelle solution pourrait soulager les personnes qui souffrent de bourdonnements d'oreilles
Un bourdonnement ou un grincement souvent permanent : l’acouphène est une épreuve qui touche presque 1 personne sur 10. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 a rencontré un des chercheurs qui avec une équipe internationale en Nouvelle-Zélande ont conçu une nouvelle solution qui pourrait enfin soulager les personnes concernées.
franceinfo : Une équipe internationale a évalué une application qui permet de mieux vivre avec ces bruits "intérieurs" ?
Géraldine Zamansky : En attendant un traitement qui les supprime, cette application aiderait à les supporter. L’enjeu est de taille : la dépression menace 2 victimes d’acouphènes sur 3. Imaginez, un sifflement qui ne s’arrête jamais par exemple, c’est terrible. Cela peut être lié à une perte d’audition.
Pour faire très simple, le cerveau essaye alors de compenser la baisse des sons reçus en "augmentant le volume", et c’est un bruit parasite qui apparaît. Dans ces cas-là, il peut être atténué, parfois, grâce aux classiques appareils auditifs "amplificateurs". Mais pas si la cause est un choc sonore, comme un concert de rock, ou un traumatisme crânien.
C’est pour toutes ces causes d’acouphènes que ces spécialistes ont cherché une autre solution ?
Et ils sont partis de la capacité naturelle de notre cerveau à faire abstraction du brouhaha d’un restaurant, pour se focaliser sur la voix de ses proches, par exemple. L’application va entraîner les victimes d’acouphènes à reproduire ce mécanisme face à leur nouvel ennemi intérieur, comme me l’a expliqué Fabrice Bardy, un de ses concepteurs, à l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Et en deux mois, elle a soulagé 60% des 30 participants à l’essai, dont ils viennent de publier les résultats.
Comment peut-on aider le cerveau à ignorer l’acouphène ?
Avec une part de relaxation. Car un sifflement par exemple, est perçu comme un véritable signal d’alarme par le cerveau, qui se met en état d’alerte permanent. Une respiration ralentie crée à l’inverse un message rassurant : il n’y a pas réellement de danger.
En parallèle, des séances de méditation aident aussi le cerveau à ne pas être envahi par le stress. Sans oublier une thérapie sonore : l’écoute de sons apaisants, comme des vagues, qui aident à gérer le bruit parasite dans les moments de silence. L’ensemble s’accompagne d’une thérapie comportementale et cognitive dans un petit dialogue quotidien avec l’application, pour freiner les pensées négatives générées par cette épreuve.
Fabrice Bardy espère qu’une version française sera bientôt créée. En attendant, il insiste : même si c’est difficile, ces stratégies permettent de maîtriser les acouphènes. Leurs victimes peuvent déjà trouver en ligne des exercices de relaxation, de méditation et des sons apaisants.
L’étude (en anglais)
Application possible : Resound relief
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.