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C'est ma planète. Haro sur le diesel en Allemagne !

La justice allemande a décidé mardi que rien ne s'opposait à l'interdiction des moteurs diesel dans plus de 70 villes du pays. Douze millions d'automobilistes sont concernés.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Panneau qui interdit les véhicules diesel porté par un écologiste lors d'une manifestation à Leipzig (Allemagne), le 22 février 2018. (SEBASTIAN WILLNOW / DPA-ZENTRALBILD)

L'Allemagne ne veut plus de diesel dans ses grandes villes. C'est un pays où la voiture est pourtant reine, où la fierté nationale se fait sentir. Vous imaginez Stuttgart : berceau des industries automobiles allemandes, siège de Porsche et de Mercedes peut désormais interdire la circulation des voitures diesel les plus polluantes pour améliorer la qualité de l'air en ville. La décision de la cour fédérale administrative de Leipzig mardi a déclenché un flot de réactions dans tout le pays.

À l'origine de cette décision, il y a une petite association environnementale qui s'est lancée dans ce combat en 2015, estimant que les villes de Stuttgart et de Düsseldorf ne respectaient pas les normes de qualité de l'air, en particulier d'oxyde d'azote qui sortent des moteurs diesel et accusés avec d'autres polluants de provoquer les décès prématurées de plus de 13 000 personnes. Plusieurs plaintes ont été déposées dans le pays et plusieurs tribunaux régionaux ont imposé l'interdiction des diesels en particulier les plus anciens pour améliorer la santé des habitants. Le tribunal de Leipzig confirme ces décisions.

Hambourg en première ligne

La ville de Hambourg pourrait être la première à devoir se plier à cette nouvelle exigence. Selon plusieurs médias allemands, elle aurait déjà commandé des panneaux de signalisations et prévoit l'entrée en vigueur progressive de cette interdiction dès le mois d'avril. Le marché automobile allemand, le plus gros d'Europe, a déjà commencé à bouder les diesels mais ce seraient les plus anciens qui seraient d'abord bannis des centres villes. Preuve de la crise que cela provoque, même la ministre allemande de l'environnement disait mardi vouloir éviter l'interdiction. Certains responsables de la police expliquaient même qu'ils ne contrôleraient pas cette interdiction parce qu'ils avaient d'autres urgences.

Jürgen Resch : bête noire de l'industrie automobile

Pour ce dirigeant de cette association environnementale, Deutsche Umwelthilfe, qui a porté le combat sur le terrain juridique, c'est un grand jour. L'hebdomadaire Die Zeit estimait qu'à lui tout seul, il avait fait plus pour faire évoluer la politique des transports en Allemagne que la plupart des ministres. Cet homme de 57 ans aux cheveux blancs est devenu la bête noire de la puissante industrie automobile outre-Rhin qui le décrit comme le plus grand des casse-pieds. Il faut dire qu'il avait déjà mené d'autres combats auparavant très fructueux contre certains insecticides et pour l'introduction d'un système généralisé de consigne de bouteilles. Ce qui fait dire à ses détracteurs qu'il a été payé par les brasseries de bières allemandes. Ce dont il se défend, bien sûr.

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