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C'est ma planète. C'est le moment d'envoyer ses piles au recyclage

La moitié des piles vendues chaque année en France le sont au moment des fêtes de fin d'année. Plus de 35% de ces piles restent dans nos placards.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une boîte de récupération de piles usagées à franceinfo. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Vous avez peut être reçu un joujou électronique à Noël avec les batteries qui vont avec mais savez-vous que nous en laissons plus de 35% dans nos placards ? La moitié des piles vendues chaque année en France, le sont au moment des fêtes de fin d'année. 

Nous consommons 1,3 milliard de piles et d'accumulateurs par an en France : nos piles LR6 AA mais aussi nos batteries de portables. Heureusement nous en recyclons 45%. C'est bien mieux que les Britanniques. Il faut dire que c'est la première collecte qui s'est structurée en France, il y a près de quinze ans. Aujourd'hui, il y a deux éco-organismes chargés d'organiser la filière avec 60 000 points de collecte sur tout le territoire, que ce soit dans les magasins en bas de chez vous, dans les écoles, les mairies, les déchetteries, etc. Aujourd'hui, ces éco-organismes, Corepile et Screlec-Batribox, proposent sur leur site internet de créer chez vous ou au sein de votre entreprise votre propre point de collecte, parce qu'il y en a encore 35% qui restent stockés dans nos placards, dans des lampes de poche, des jouets ou des télécommandes, par exemple.

Les coulisses du recyclage

Il y a plusieurs dizaines de sites de recyclage des piles en France comme l'usine d'Euro Dieuze Industrie en Moselle. Chaque année, elle récupère entre 5 000 et 6 000 tonnes de piles usagées. Pour les alcalines salines, sa méthode de recyclage est éprouvée depuis de nombreuses années. A part le plastique de l'emballage qui est éliminé, le tube de la pile est récupéré, broyé et repart dans la filière fer. La poudre active, ce que l'on appelle la black mass, est traitée par procédé chimique pour en récupérer le plomb, le zinc et le manganèse. Mais l'usine traite aussi des batteries au lithium d'où elle récupère le cobalt, le nickel, le cuivre. Des matières dangereuses si elles étaient abandonnées dans l'environnement, mais aussi précieuses puisque leur prix peut varier du simple ou double en fonction de la demande mondiale. Ces matières peuvent servir à refaire de nouvelles piles et leurs métaux des couverts en inox, des grilles de barbecue, des gouttières, des toitures.

Les professionnels veulent plus de contraintes environnementales

Pour éviter que les matières issues de nos vieilles piles ne soient envoyées dans des pays plus pauvres ou moins regardant sur les impacts sur l'environnement, les professionnels du secteur du recyclage, comme Denis Foy, le patron d'Euro Dieuze en Moselle, défendent la réglementation environnementale. Denis Foy attend plus de contrainte pour éviter que l'on se débarrasse de nos vieilles batteries derrière un talus... ou en Chine. Il voit d'ailleurs le nouveau marché des batteries de voitures électriques avec intérêt. Il espère pouvoir doubler la taille de son entreprise et embaucher plus de monde.

Mais aujourd'hui, il y a encore des innovations à mener pour que l'on utilise plus de matière recyclée dans la fabrication de nouvelles batteries. Cela permettra aussi d'éviter de creuser la planète comme un gruyère avec de nouveaux projets de mines un peu partout. Et souvent dans des pays très éloignés de ceux qui prônent l'utilisation de voitures électriques.

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