États-Unis : des cellules de couchage aménagées dans des maisons de San Francisco
Selon les estimations, presqu’un tiers des sans-abris du pays vivent en Californie. À San Francisco, ce serait 38 000 personnes qui dorment au quotidien dans la rue. Il ne s'agit pas seulement de SDF sans ressources, mais aussi de travailleurs pauvres qui n’ont pas les moyens de payer un loyer. Ces derniers vivent parfois dans leur voiture ou dans un camping-car.
Pour 15% des Californiens, se loger représente la moitié de leurs revenus. Le rêve d’une maison pour les jeunes générations paraît chaque jour plus difficile à atteindre. Le site Zillow, spécialisé dans l’immobilier estime le loyer médian pour un studio à San Francisco à 2200 dollars. À ces tarifs, beaucoup d’habitants envisagent de quitter l’État pour des contrées plus abordables. Les pods de Brownstone Shared Housing pourraient contribuer à régler une partie du problème avec des loyers entre 500 et 900 dollars.
Un esprit colocation et une déco chaleureuse
Alors Brownstone Shared Housing trouve des maisons et les aménage avec ses pods de 1,2 mètre de haut et un peu plus de 1 mètre de large. En plus d’un matelas, vous trouverez dans le pod, de quoi charger son téléphone ou son ordinateur, de quoi ajuster la température, de la lumière et des rideaux pour protéger son intimité. Il y aurait selon le site de la startup 40% d’espace de plus qu’avec un lit superposé classique. Chaque résident à son propre placard, il partage la maison avec une quinzaine d’autres locataires, avec accès à une cuisine, un salon et un bureau.
Brownstone Shared Housing a lancé ses pods à San Francisco, un peu plus au sud à Palo Alto dans la Silicon Valley ainsi qu’à Bakersfield dans le centre agricole de la Californie. On a le droit de trouver que le concept ressemble beaucoup à une auberge de jeunesse, surtout que beaucoup des résidents actuels sont des jeunes gens travaillant dans le secteur de la Tech, mais il n’y a pas d’accueil, ni de caution et la durée minimale d’un séjour est de 30 nuits. Et les créateurs de la start-up, un couple, insistent sur le bois chaleureux choisi pour la décoration qui serait idéale pour se relaxer.
Des critiques et des normes construction
Le concept ne plaît pas tout le monde. Le site Futurism parle d’une extrêmement chère cellule de prison. Un utilisateur raconte qu’il a déjà vécu comme cela mais sur un navire de guerre. Ce n’est pas un vrai chez soi, ajoute-t-il. Les pods ont, sans surprise, attiré l’attention de quelques médias et du coup, dans la foulée des autorités. La ville de San Francisco, par exemple se demande si tous les permis adéquats ont bien été obtenus. Une quantité non-négligeable de manquements aux normes de construction a été signalée sur le site de Palo Alto, l’installation des câbles électriques par exemple.
Les créateurs ont promis de s’occuper de tous les changements nécessaires, tout en suggérant, comme souvent dans la Tech, que les règles actuelles étaient peut-être trop contraignantes. Ils croient en leur idée et affirment sur leur site que leurs "lits privés" vont changer le monde.
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