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Espace : des dizaines de robots-constructeurs envoyés sur la Lune et sur Mars pour préparer l’arrivée des humains ?

La proposition vient d’une start-up japonaise, Gitai, en réponse aux projets des milliardaires Elon Musk et Jeff Bezos qui, avec leurs sociétés SpaceX et Blue Origin, se proposent de démocratiser les voyages vers l'espace.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ouvrier de l'espace imaginé par Gitai est un robot mi humanoïde, télécommandé depuis la Terre. (GITAI)

Plus sûr et beaucoup moins cher. Avec son projet d’envoyer des armées de robots-constructeurs sur des satellites ou planètes habitables, la start-up Gitai, fondée à Tokyo en 2016, pense pouvoir diviser par 100 le prix des travaux de construction sur la Lune, sur Mars ou sur les prochaines planètes où l'humain aura envie de s'aventurer

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Son idée est d'inventer des robots ultra-polyvalents, capables de créer les conditions d'arrivée des humains sur des terrains hostiles dans l'espace. Premier avantage : on évite de mettre en danger des astronautes qui de toute façon ne peuvent travailler que quelques heures par jour dans des conditions éprouvantes.  

Ces ouvriers de l'espace résistent à des températures extrêmes et aux radiations

Les robots de Gitai sont conçus avec des technologies utilisées sur Terre, notamment dans les usines, mais leur particularité, c'est qu'ils sont capables de travailler même dans des atmosphères ou face à des températures très hostiles. Par exemple, ils sont testés à plus de 75 degrés ou à moins 40 degrés et résistent très bien lorsqu'ils sont bombardés de radiations. 

Les ingénieurs de Gitai développent deux machines. La première est un rover qui ressemble un peu à un centaure ou à une mante religieuse, c'est au choix. Le haut du corps est celui d'un robot humanoïde avec deux bras et des mains articulées et une tête équipée de caméras. Et une sorte de torse est installée sur quatre pattes équipées de quatre roues motrices. Il mesure presque 1 m 50 de haut et il peut se déplacer dans le sable, sur les rochers, même s'il y a un peu de dénivelé. Il a été testé plusieurs fois dans le désert.

Des tests concluants

Complètement piloté à distance, il peut faire des constructions simples. L’ingénieur resté sur Terre, ou dans une navette en orbite autour de la Lune, peut le télécommander pour lui faire assembler des panneaux solaires, lui faire faire des soudures sur une nouvelle base vie ou alors lui faire monter une antenne de télécommunications. Et ce rover collabore avec un robot chenille qui se transforme en bras articulé pour aussi travailler à distance sur l'assemblage de composants.  

Ces ouvriers de l'espace sont réalistes et vont vraisemblablement être déployés dans des missions d'exploration. Le robot chenille a déjà été testé, l'an dernier, à l'intérieur de la Station spatiale internationale (ISS). Et cet automne, il va être déployé à l'extérieur de la station pour travailler sur l'un des sas du module (le sas Bishop) qui permet de déployer des minisatellites. Quant au robot "mante religieuse", Gitai espère pouvoir faire une démonstration de son efficacité en direct depuis la Lune en 2025.

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