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Aux États-Unis, l'avenir du transport électrique se construit avec un engin entre bateau et avion

Une entreprise américaine développe un engin qui glisse au-dessus de l'eau jusqu'à 290 km/h. 

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La compagine Brittany Ferries a signé un contrat avec Regent. Elle doit acheter plusieurs "seagliders" pour remplacer les bateaux entre la France et l'Angleterre d'ici 2028. (STR / REGENT - BRITTANY FERRIES)

Ce n’est pas vraiment un bateau, ce n’est pas vraiment un avion. Ce n’est pas exactement un hydravion non plus, ni un aéroglisseur. La société américaine Regent a inventé une sorte d’entre d’eux capable de flotter et de voler juste au-dessus de l’eau, à très grande vitesse. Il y a quelques semaines, elle a testé avec succès une version miniature et espère pouvoir bientôt transporter des passagers.

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Cet engin électrique ressemble plus à un avion - aileron à l’arrière, des ailes d’une envergure de 20 mètres - qu’à un bateau, mais la personne qui le manœuvre s’appelle un capitaine, pas un pilote. Il peut atteindre les 290 km/h et il ne vole jamais à plus de quelques mètres au-dessus de l’eau. Selon ses créateurs, ce "seaglider", qu’on va traduire maladroitement par "celui qui glisse sur la mer", voyage six fois plus vite qu’un ferry et a un coût opérationnel deux fois moins élevé qu’un avion.

L’autre avantage, c’est qu’il peut stationner dans un port ou une marina - des infrastructures qui existent déjà - jusqu’à ce qu’il ce qu’il rejoigne le large et passe en mode aérien pour se déplacer aussi rapidement qu’un train à grande vitesse sans le coût de construction d’un réseau ferroviaire. Pour l’instant, l’autonomie tourne autour de 290 kilomètres mais devrait plus que doubler avec les batteries électriques de nouvelle génération.

Deux ingénieurs et un milliardaire

Derrière ce projet, on retrouve deux jeunes ingénieurs, formés au Massachussetts Institute of Technology (MIT), l’une des meilleures écoles d’ingénieurs du monde. Établissement situé à Boston où Billy Thalheimer, le patron, et Mike Klinker, le responsable technique, ont également installé le siège de Regent, leur start-up. Ils connaissent tous les deux bien l’aviation et le design d’engins volants. Thalheimer a travaillé chez Blue Origin, Virgin Galactic et Boeing. Klinker lui sait piloter des avions mais aussi des bateaux.

Visiblement, les deux ingénieurs ont également un intérêt pour la monarchie. La société s’appelle Regent et deux de leurs modèles ont été baptisés Viceroy et Monarch. Ils ont déjà levé des dizaines de millions de dollars, y compris auprès de Mark Cuban, un milliardaire américain très médiatique. C’est le propriétaire des Dallas Mavericks, une franchise de NBA, mais aussi de la compagnie aérienne MLW Air et de l'entreprise pharmaceutique Cost Plus.

Une version VIP et une version commerciale

Un prototype à taille réelle sera normalement testé en 2023. Fin 2024, Regent devrait passer aux premiers essais avec des humains à bord pour une mise en route commerciale dès la fin de l’année suivante. Le premier modèle, le Viceroy, peut transporter douze passagers et environ 1,5 tonne de charge. La société prévoit une version VIP avec sièges inclinables et vue imprenable.

Mais Regent compte surtout sur son plus gros modèle, le Monarch - capable d’accueillir 100 passagers  - pour conquérir le monde. Bill Thalheimer rêve de le voir sur toutes les côtes de la planète sachant que c’est là que vivent 40% de l’humanité. On peut imaginer à court terme des trajets Los Angeles-San Francisco, New York-Boston ou entre les îles de l’archipel d’Hawaï par exemple. Regent assure avoir déjà reçu l’équivalent d’un demi-milliard de dollars de commandes.

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