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Etats-Unis : la Silicon Valley se prépare à la mise en place de taxis des airs, électriques et sans pilote

Plusieurs entreprises espèrent pouvoir mettre en service dans dix ans seulement de petits avions électriques, pilotés par l'intelligence artificielle, qui permettront de fluidifier le trafic au sol.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Un Cessna 208 Caravan équipé d'un équipement de vol autonome vu au siège de Xwing à Concord, en Californie (Etats-Unis), le 3 mai 2022. (NICK OTTO / AFP)

Un décor de science-fiction. La Silicon Valley espère la mise en place, dans les années à venir, de petits avions électriques, pilotés par l'intelligence artificielle. Ces appareils se croiseront au-dessus des villes pour emmener leurs passagers d'un "vertiport" à un autre. "On va voir apparaître des réseaux de taxis aériens électriques, régionaux ou longue distance", prédit Marc Piette, fondateur de Xwing, une startup spécialisée dans les technologies autonomes pour l'aviation.

"Le paysage va beaucoup changer."

Marc Piette, fondateur de Xwing

à l'AFP

Plusieurs entreprises californiennes préparent activement ce futur de la mobilité, remède aux embouteillages et à la pollution. Dans un hangar de Concord, dans la baie de San Francisco, Xwing se concentre sur le facteur de l'équation le plus déroutant : faire en sorte que n'importe quel avion, aéroplane ou avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL), à carburant fossile ou électrique, puisse rouler, décoller, voler et atterrir tout seul.

Les appareils pourront aussi parler aux passagers. "Système de pilotage automatique enclenché" déclare une voix de femme à Ryan Olson quand il s'assied aux commandes, prêt pour un voyage où il ne touchera ni au tableau de bord, ni au joystick, comme un instructeur avec un apprenti bien avancé.

Premiers taxis aériens d'ici fin 2024

"L'avion est un bon élève, contrairement aux humains qui se comportent différemment à chaque fois", raconte le pilote. Equipé de caméras, serveurs, radars et autres capteurs, le Cessna Caravan est déjà autonome par beau temps, et Xwing travaille à le rendre capable d'affronter seul les intempéries.

En février, un VTOL (eVTOL) électrique de Joby s'est écrasé lors d'un vol piloté à distance, quand la startup testait des vitesses supérieures à ses limites. "C'est mauvais pour toute l'industrie quand il y a un accident (...) Mais c'est à ça que servent les tests", relate Louise Bristow, vice-présidente d'Archer, une autre entreprise.

Les eVTOL d'Archer et de Joby ressemblent à des hélicoptères mais avec une aile et plusieurs hélices. Ils espèrent lancer leurs premiers services de taxis aériens d'ici fin 2024, avec des pilotes. Wisk Aero, startup de Boeing et de Larry Page (cofondateur de Google, planche sur un eVTOL autonome. Archer a reçu une pré-commande de United Airlines pour 200 véhicules et vise Los Angeles et Miami pour commencer.

"Uber du ciel"

"Nous construisons le Uber du ciel", assure Louise Bristow. Elle estime à dix ans le temps nécessaire "pour qu'il y ait suffisamment d'appareils en service, que les gens se soient habitués à se déplacer ainsi, et qu'on ressente la différence" dans les villes. Selon Scott Drennan, un consultant en nouvelle mobilité aérienne, ces visions sont en train de prendre forme grâce à la convergence de trois technologies : l'énergie électrique, les capacités informatiques et les systèmes d'autonomie.

Mais si la technique est en bonne voie, les entreprises font face à deux défis de taille : la certification et l'infrastructure. Les autorités ne sont pas réticentes mais obtenir leur accord "va prendre plus longtemps qu'on ne pense", souligne l'expert. Il va aussi falloir construire des "vertiports" (aéroports verticaux), et "une interface numérique pour gérer le trafic aérien et la communication des véhicules entre eux".

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