Au Japon, les vacances c’est pour Zelda !
Depuis quelques temps, on voit de plus en plus de salariés japonais poser des jours de congés exceptionnels. Certaines entreprises sont même obligées de fermer 24 heures. Un phénomène curieux dans un pays où on travaille sans compter ses heures et qui n’offre que dix jours de congés payés par an (et 20 jours fériés). Mais que ne ferait-on pas pour permettre à ses employés d’assouvir leur passion ?
Ainsi, on assiste au phénomène au moins une fois par an au Japon. En fait, à chaque sortie d'un jeu vidéo très attendu, il y a une poussée de nombre de demandes de congés exceptionnels. Vendredi dernier, la grande tendance sur les réseaux sociaux au Japon, c'était le mot "Zeruda Yasumi", ce qui veut dire les vacances Zelda. C’était en effet le jour de lancement d'un des jeux vedettes de Nintendo, le jeu Zelda, Tears of Kingdom.
Les fans de la saga guettaient cette sortie depuis six ans et des dizaines de milliers de personnes attendaient l'ouverture des magasins d'électronique dans toutes les villes du pays pour pouvoir récupérer le jeu dans la matinée et passer ensuite la journée ensuite sur leur console Switch. On parle là d'un jeu qui se vend quand même à plus de 30 millions d'exemplaires.
Avant ces congés Zelda, il y avait eu, en 2021, un grand mouvement de congés, Monster Hunter. C'était, cette fois, pour la sortie d'un jeu du studio japonais Capcom. Là aussi, des centaines de milliers de salariés avait pris leur journée pour récupérer leur jeu adoré. Au point que des PME avaient dû demander à leurs équipes de considérer que l'ensemble de la journée était off. La société Mark-On, un spécialiste de la réalité virtuelle, avait même donné un "day off" (un jour de congé) à ses employés en expliquant que, de toute façon, personne n'arriverait à se concentrer ce jour-là.
Pour jouer ou... faire son deuil d'une star de J-Pop qui s'en va
Mais ces congés exceptionnels restent très rares même s’il y a des entreprises un peu plus à l'écoute des passions de leurs salariés. Une autre société de Tokyo qui s'appelle Hiroro a créé, elle, un congé pour les fans des girls bands japonais. Il y a beaucoup d'hommes qui ont une passion pour ces groupes de très jeunes femmes qui font de la J-Pop et qui ont tout un système de fidélisation de leurs fans, qui les rencontrent régulièrement. Ces groupes existent mais avec des rotations des artistes. Lorsqu'une jeune chanteuse danseuse est trop âgée ou a rencontré quelqu'un, elle doit quitter la formation et c'est un drame personnel pour les fans. Et donc chez Hiroro, votre patron vous laisse prendre un jour pour vous pour faire votre deuil.
Il serait faux de penser pour autant que les entreprises japonaises ont des politiques de ressources humaines très souples. C'est même l'inverse. Elles sont, dans l'ensemble, assez peu à l'écoute de leurs employés. Il y a énormément de problèmes de harcèlement moral et un très grave surmenage. Et ça ne va pas s'arranger puisque le pays fait face à d'énormes pénuries de main-d'œuvre du fait de son effondrement démographique.
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