Au Japon, la Poste teste des livraisons de petits colis par drone pour pallier le manque de personnel
On connaissait les tests de livraisons par drone dans les régions vides, à la campagne, à la montagne. Pour les opérateurs, c'est plus simple, moins risqué. Ils n'ont pas à craindre de voir le drone tomber sur une voiture ou le colis finir sur un toit. Ce sont des livraisons de niveau 3, c'est-à-dire que le pilote peut toujours garder un œil directement sur son appareil. Il le voit en permanence au loin.
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Au Japon, les équipes de la Poste tentent maintenant les livraisons de niveau 4, celles où le pilote du drone perd de vue, pendant plusieurs minutes, son engin qui survole des zones habitées. La machine n'est plus contrôlée que grâce à sa caméra. Jusqu'ici, ce genre de vol professionnel était interdit au Japon mais le gouvernement vient de donner son feu vert.
Japan Post conducts 1st drone delivery test over manned areas with no ground monitorshttps://t.co/in0umIuiN0
— The Mainichi (Japan Daily News) (@themainichi) April 3, 2023
Les tout premiers essais ont lieu à Okutama, une petite bourgade à l'ouest de Tokyo. On est loin de la mégapole. Concrètement, un opérateur a travaillé depuis le toit de la poste au centre de la commune. Il a chargé, sous son drone, un colis d'un peu moins d'un kilo et il a fait voler l'engin en ligne droite au dessus des habitations jusqu'à la résidence du client qui était située à un peu plus de deux kilomètres. Le drone s'est posé quelques secondes pour lâcher délicatement son colis au sol, devant la maison du client et il a redécollé pour rentrer automatiquement à sa base.
Réduire la charge de travail des livreurs
Au total, la livraison a pris moins de dix minutes. Pour une livraison classique avec un véhicule de la poste, dans ce village, un peu accidenté, avec plein de petites ruelles, il faut compter 30 minutes. Donc trois fois plus de temps. La Poste japonaise souhaite lancer ce service dans un an ou deux. C'est l'une des rares solutions pour compenser le manque de personnel. Comme toutes les entreprises du Japon, la Poste est confrontée au déclin démographique et à aux pénuries de main-d'œuvre.
Elle doit aussi s'adapter aux nouvelles lois qui visent à mieux protéger la santé des chauffeurs-livreurs qui font un nombre d'heures supplémentaires record au Japon. À partir de l'an prochain, le nombre d'heures supplémentaires maximum par chauffeur livreur sera limité à 960 heures par an. Après la réforme, leurs journées de travail avoisinera toujours les 12 heures quotidiennes.
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