Un mâle et des maux
Sur
un moteur de recherche, l'acronyme MOC, M.O.C., répond aux définitions
"Mouvement des objecteurs de croissance", "mystérieux objet céleste" ou encore "Music
on console". Avec François Bégaudeau et Clément Oubrerie, le MOC, c'est le mâle
occidental contemporain. Et à les croire, il a bien du mal, MOC, à trouver sa
place dans le jeu amoureux.
D'échecs en râteaux, de militantes en midinettes, de femmes
libérées en femmes libérées, il se heurte de face aux profils xx. Le plan
drague tourne au chemin de croix. Pauvre chou ! Il lui faudra 80 pages
pour faire le tour de la question. "Mâle
occidental contemporain ", la BD, a été pré publiée cet été dans le
quotidien Libération. Pris au rebond, fin août, le retour de bâton est venu
frapper en pleine tête les auteurs accusés de présenter, je cite : "des
femmes entre guillemets ''émancipées'', sans affects et sans égards, froides et
hautaines, en un mot : déshumanisées". Et Sylvie Tissot, Sophie Courval
et Mathieu Trachman, sociologues, journalistes, féministes ou proféministe
revendiqués de conclure : "Pas de quoi rire !"
Bon,
alors, on dira de "MOC" que c'est vif, parisien, souvent drôle et bien dessiné,
et pas pire que la plupart des comédies sentimentales caustiques qui font l'air
du temps.
"Mâle occidental contemporain ", de
Bégaudeau et Oubrerie, aux éditions Delcourt.
Formidable
destin de femme que celui d'Helen Keller. Aveugle, sourde, muette dès sa prime
enfance, cette américaine née en 1880 n'en deviendra pas moins un écrivain
remarqué, auteur d'une douzaine de livres, et une militante acharnée,
socialiste et féministe. Cette vie exceptionnelle a donné lieu à de nombreux films
et ouvrages. La bande dessinée de Joseph Lambert la raconte du point de vue de
celle qui l'a rendue possible : Annie Sullivan, orpheline dénuée de tout,
à qui l'on confia la jeune fille lourdement handicapée, et qui réussit le tour
de force de la faire éclore. La BD traduit admirablement le cheminement des
deux femmes, les mots et les choses qui se dessinent peu à peu ou soudainement.
"Annie Sullivan & Helen Keller "
de Joseph Lambert, une coédition Çà et Là / Cambourakis.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia
vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Assassination classroom 1 et 2 , de Yûsei Matsui,
chez Kana
De nombreux élèves ont déjà eu l'envie de tuer leur
professeur. Un rêve devenu réalité pour toute une classe dont le professeur
principal est un alien. Ce dernier menace d'exterminer l'humanité toute entière
et de détruire la Terre. En se servant de ses enseignements meurtriers, les
élèves ont jusqu'à la fin de l'année scolaire pour l'éliminer.
On s'attache vite à ce professeur à la tête ronde et au
caractère enjoué qui fait tout son possible, ou presque, pour aider ses élèves
à mener leur mission à bien. Humour et intrigue se mêle dans ce manga au
scénario original.
La bande-annonce d'Assassination classroom
Tokyo ghoul , de Sui Ishida, chez Glénat
À Tokyo, les goules, monstres cannibales se dissimulant
parmi les humains pour mieux s'en nourrir, font de plus en plus de victimes.
Ken Kaneki, étudiant timide, se fait attaquer par l'une de ces fameuses
créatures. Mortellement blessé, il survit grâce à la greffe des organes de son
agresseur... Remis de son opération, il réalise peu à peu qu'il est devenu
incapable de se nourrir comme avant et commence à ressentir un appétit suspect
envers ses congénères.
En s'inspirant de La métamorphose , de Kafka, Sui Ishida nous
fait vivre son histoire du côté d'un humain contaminé. On suit l'évolution
psychologique de Ken et son combat contre ses idéaux, dans un monde peu effrayé
par les zombies. Le graphisme varie entre clair et obscur et retranscrit bien
l'ambiance générale.
La bande-annonce de Tokyo Ghoul
Scumbag loser , de Mikoto Yamaguti, chez Ki-oon
Masahiko est un concurrent sérieux au titre de pire loser de
son lycée, de sa ville et peut-être même du pays ! Le Scumbag Loser, c'est le
dernier des nuls, la lie de l'humanité. Devant lui, Yamada. Le pire de tous,
jusqu'au jour où il annonce qu'il a une petite amie, photo à l'appui. Masahiko
comprend qu'il est condamné à prendre la première place du classement des
losers ! Terrorisé à cette idée, il affirme à son tour sortir avec la jolie
Haruka Mizusawa, une amie d'enfance. Le hic, c'est que la véritable Haruka
Mizusawa est censée être morte depuis cinq ans !
Un manga entre fiction et thriller, mêlant angoisse et mystère. Le scénario,
très efficace, se construit autour de l'humiliation entre adolescents et le
graphisme se concentre sur les personnages et leur ressenti.
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