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Des vies d'artistes peintres

Les biographies de peintres sont à la mode dans l'édition BD : Rembrandt de Typex, Velasquez avec Santiago Garcia et Javier Olivares, le Caravage par Manara.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Javier Olivares, Futuropolis / Typex, Casterman / Milo Manara, Glénat)

Dans la foulée du "Pablo " de Julie Birmant et Clément Oubrerie, qui évoquait en quatre albums la jeunesse de Picasso, BD saluée par la critique et qui a conquis un large public, la vie des peintres est devenue en quelques mois un filon de l’édition BD. Avec quelques très belles surprises.

Comme cet étonnant "Rembrandt " signé Typex. Etonnant d’abord, l’objet lui-même : relié à la façon d’un livre de bibliophilie, tranches dorées, dos bourrelé de nerfs, lourd de quelques 264 pages, il en impose.

Le dessin ensuite : baroque, coloré, débordant de vie, il renvoie directement directement au XVIIe siècle du maître flamand.

Le propos enfin : Typex, auteur néerlandais d’une cinquantaine d’années, a choisi de s’intéresser à l’homme Rembrandt plutôt qu’à son œuvre. Il en fait un personnage chafouin, vaniteux, égoïste, déplaisant. Et talentueux, évidemment.

On ne verra jamais ses toiles. Simplement, à contrechamp, les visages subjugués de ceux, servantes, compagnes ou riches clients qui découvrent les peintures. Toute la comédie sociale avec ses aigreurs est là, dessinée à hauteur de rat aussi bien que vue d’oiseau. Ou à travers le miroir dans lequel le peintre puise ses autoportraits. "Rembrandt " de Typex, aux éditions Casterman.

Autre biographie remarquable en bande dessinée, celle de Velasquez par les espagnols Santiago Garcia et Javier Olivares offre une lecture bienvenue à qui envisagerait de découvrir l’exposition que propose à Paris le Grand Palais. Les auteurs ont fait le choix de la fiction documentée, d’un récit et d’un dessin fragmenté pour nous permettre de comprendre le roi des peintres et son temps. On y croisera les admirateurs, les commentateurs contemporains et les grands témoins de l’époque : Michel Foucault et Picasso,  Philippe IV et le pape Innocent X. Le livre a pour titre "Les Ménines ", du nom de la plus célèbre toile de Velasquez. Il est édité chez Futuropolis.

Diego Velasquez fut fortement influencé par l’art italien. Entre autres par le Caravage, son ainé de moins de 30 ans, mais dont la vie fut si brève qu’il ne put le croiser. C’est Milo Manara qui signe aujourd’hui une biographie sincère et précieuse du Caravage. Celle-ci fera l’objet de deux volumes. La première partie a pour titre "La Palette et l’épée ". Un regret cependant : Manara ne peut s’empêcher de donner à ses nus féminins les mêmes corps élancés et sans défaut et les mêmes visages lisses de top modèles qui l’obsèdent depuis longtemps.

"Le Caravage ", Milo Manara, aux éditions Glénat.

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