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Des affaires de familles

Trois histoires de famille : "La Synagogue" de Joann Sfar, "Bella Ciao" de Baru et "Cache-cache bĂąton" d'Emmanuel Lepage. 

Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
FAMILLES REDESSINEES  (JOANN SFAR, DARGAUD / BARU, FUTUROPOLIS / EMMANUEL LEPAGE, FUTUROPOLIS)

Sfar, Baru, Lepage... ces auteurs se posent la mĂȘme question : d’oĂč est-ce que je viens ? 

Familles, je vous aime

C’est le cas de Joann Sfar, dont la derniĂšre bande dessinĂ©e, La Synagogue, raconte l’enfance et l’adolescence Ă  Nice, auprĂšs de son pĂšre, avocat et adjoint au maire. Son pĂšre seul, car Joann Sfar est orphelin de mĂšre depuis l’ñge de 4 ans. Presque toutes ses BD en tĂ©moignent, Ă  commencer par Le Chat du rabbin, dont la figure centrale, la belle Zlabya, est elle aussi orpheline de mĂšre. Pour comprendre Joann Sfar, sa boulimie d’images, ses prises de parole incessantes, ses engagements et son rapport Ă  la judĂ©itĂ©, il faut lire La Synagogue, aux Ă©ditions Dargaud.

Baru, de son vrai nom HervĂ© Barulea, a attendu d’avoir plus de 70 ans pour remercier les siens, ses parents d’origine italienne, venus travailler en Lorraine, dans la sidĂ©rurgie. Baru a toujours parlĂ© de la classe ouvriĂšre et des familles qui nourrissent leurs racines avec les chants et les recettes du pays. Dans Bella Ciao, il le fait frontalement. Pour ne rien oublier et pour rĂ©aliser que tous ces hommes et toutes ces femmes du sud se sont effacĂ©s pour qu’il puisse, lui, ĂȘtre totalement français.
Bella Ciao, trois volumes, aux Ă©ditions Futuropolis

300 planches ! C’est ce qu’il faut Ă  Emmanuel Lepage pour dire : "Je suis de lĂ ". Ce sont les derniers mots de cette BD, dans laquelle le dessinateur breton revient sur son enfance passĂ©e dans une communautĂ© qui a pris corps dans les annĂ©es 1960, quand ses parents ont cherchĂ© Ă  inventer une nouvelle maniĂšre de faire sociĂ©tĂ©. Un hameau, six familles, une utopie catholique qui, comme toutes les utopies, a tournĂ© court.

"Ce n’est peut-ĂȘtre pas rĂ©ussi oĂč ils l’imaginaient, mais ils ont inventĂ© des choses extraordinaires, vivantes. C’est ce qui m’intĂ©resse encore aujourd’hui : inventer d’autres façons d’ĂȘtre ensemble et de se parler."

Le dessinateur Emmanuel Lepage

Ă  franceinfo

Le plus intĂ©ressant dans cette BD est peut-ĂȘtre le retour aux initiatives de l’époque, par exemple, Ă  l’abbaye de Boquen, qui Ă©tait dans les annĂ©es 1960 un laboratoire du renouveau de l’Eglise. PortĂ© par le dessin classique, assez virtuose d’Emmanuel Lepage, Cache-cache bĂąton est publiĂ© chez Futuropolis.    

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