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BD, bande dessinée. Un été en séries : "Les Cahiers d’Esther"

Tout l'été, "BD, Bande dessinée" scanne les séries BD, qui font l'ADN du médium. Esther, c’est l’inconnue la plus célèbre de la bande dessinée. 

Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
A CHAQUE FOIS, NI TOUT A FAIT LA MEME, NI TOUT A FAIT UNE AUTRE   (RIAD SATTOUF, ALLARY / RIAD SATTOUF, ALLARY / RIAD SATTOUF, ALLARY / RIAD SATTOUF, ALLARY / RIAD SATTOUF, ALLARY / RIAD SATTOUF, ALLARY)

A 9 ans, Esther est une fillette si volubile que Riad Sattouf, ami de la famille, imagine immédiatement en faire une héroïne de bande dessinée. Mieux, il va la suivre, semaine après semaine, jusqu’à ses 18 ans. Tout le monde est d’accord ? Alors, c’est parti !

Chaque année un peu plus grande, toujours aussi sympa

C’est ainsi que depuis 2015, d’abord dans les pages de l’hebdomadaire L’Obs, puis en albums, et enfin en dessin animé, elle nous raconte sa vie. "Je m’appelle Esther et j’ai neuf ans. J’habite à Paris, dans le 17e arrondissement. Là, c’est moi, en train de regarder Raiponce. C’est mon film préféré au monde."

Et le temps passe. 10 ans, 11 ans, 12 ans, 13 ans, 14 ans, … Au printemps, est paru le 6e volume des Cahiers d’Esther : histoire de mes 15 ans. La petite fille est devenue adolescente concernée. La chanteuse Angèle et les rappeurs à la mode ont remplacé la princesse de Walt Disney. La grande affaire, ce sont les garçons, pas vraiment à leur meilleur, surtout qu’ils boivent, fument, se droguent et sont bien lourds avec les filles. Les copines sont toujours là, en mode rebelle, souvent.

Riad Sattouf a eu de la chance. En grandissant, Esther est restée aussi normale que sympa. "Je m’étais intéressé à elle parce que c’est une jeune fille sans histoire. Elle n’a pas de problème dans l’existence, ses parents s’aiment, elle a une vie familiale équilibrée, elle n’est ni pauvre ni riche. Et c’est vrai, elle est très sympa."

Riad Sattouf, entomologiste de l’adolescence

Rien n’échappe à sa loupe grossissante. Ni les rires en cascade et les angoisses scolaires, ni l’usage immodéré des réseaux sociaux, ni la compassion devant les SDF, ni, évidemment, une année passée sous le signe du Covid. On peut même vous le dire : Esther a tiré une fois une bouffée de cigarette.

Au fait, comment vit-elle d’être ainsi en permanence offerte au regard du public alors que ses aventures se sont déjà vendues à un million d’exemplaires ? "Je change pas mal de choses de manière à ce que ça ne puisse pas lui nuire. Elle dit d’ailleurs : c’est à la fois moi et pas moi. Il y a un rapport curieux et amusant à la célébrité qui n’est pas vécue. Elle est connue, mais elle n’est pas connue."

Les Cahiers d’Esther, de Riad Sattouf, sont publiés aux éditions Allary.

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