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BD bande dessinée. Rochette, que la montagne est belle

Pour raconter sa montagne, là où il vit dans le parc des Écrins, Jean-Marc Rochette réinterprète la fable du loup et du berger. En comprenant les raisons des deux acteurs de l'histoire.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
ROCHETTE AIME LES PAYSAGES GELES (JEAN-MARC ROCHETTE, CASTERMAN / JEAN-MARC ROCHETTE, CASTERMAN)

C’est l’éternelle histoire du berger et du loup. Ils partagent le même territoire, la montagne, sans pouvoir vraiment cohabiter. Le loup ne connaît qu’une loi : la faim qui le pousse à attaquer les troupeaux. Le berger ne peut l’accepter ; le coup de fusil n’est jamais loin.

Entre l'homme et le loup

Avec Le Loup, qu’il a failli intituler Frères de sang, Rochette poursuit sa course entre les sommets alpins. Purement autobiographique, son livre précédent, Ailefroide, altitude 3954, lui avait permis de révéler à quel point la montagne comptait pour lui. Le Loup est une fiction, mais on l’y retrouve presque plus encore.

La montagne, c’est comme tout. On ne dessine bien que ce qu’on connaît bien. Je crois que je connais bien la montagne, ses structures, ses masses, ses mouvements. Il y a des poussées, des glaciers qui bougent et se cassent. Elle est vivante et devient un personnage de l’histoire.

Jean-Marc Rochette

Ceux qui connaissent reconnaîtront La tête de la Marsane et l’aiguille du plat de la Selle. Nous sommes dans le parc des Écrins.

C’est ma montagne et ma vallée. Le loup, c’est un sujet hautement explosif. Dans ma vallée, il y a des bergers, des chasseurs, des écologistes. Des antagonismes presque irréconciliables.

Jean-Marc Rochette

Sauf chez Rochette. Le dessinateur, on le sent bien, est à la fois le berger et le loup. Le premier lui ressemble physiquement : même barbe blanchie coupée raide, même démarche pesante et assurée. De la bête solitaire, Rochette envie sans doute la souplesse et la force, les attitudes d’approche et d’écoute, quand elle court dans le neige poudreuse, sous le ciel bleu acier ou dans le doux soleil du printemps.

Le travail de Rochette sur Le Loup, qui paraît aux éditions Casterman, est présenté à Grenoble, au musée de l’Ancien Evêché, du 8 mai au 22 septembre 2019. Les planches de BD y côtoient les toiles grands formats que le dessinateur, également peintre, réalise depuis une dizaine d’années.

Avant le Transperceneige

Du même Jean-Marc Rochette, et toujours aux éditions Casterman, arrive également en librairie cette semaine le premier volume des prémices du Transperceneige. Souvenez-vous ! Quand ce chef-d’œuvre de la SF post-apocalyptique démarre, en 1982, l’humanité est réduite à quelques centaines de personnes embarquées dans un train qui roule sur une planète gelée, sans jamais s’arrêter.

Dans Extinctions, Matz au scénario et Rochette au dessin ont entrepris de nous raconter comment tout a commencé, sur fond de terrorisme écologiste radical. Ce prologue va se décliner sur trois volumes.

Pendant ce temps-là, Hollywood prépare une série, qui rebondit sur le film Snowpiercer du Coréen Bong Joon-ho. Le Transperceneige n’a pas fini de rouler. 

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