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BD, bande dessinée. New Corto

Le nouveau Corto Maltese est une sacrée surprise. Avec "Océan noir", Bastien Vivès et Martin Quenehen nous présentent vraiment un "nouveau" Corto.  

Radio France
Publié Mis à jour
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CORTO SERA TOUJOURS CORTO (HUGO PRATT, BASTIEN VIVES, CASTERMAN / HUGO PRATT, BASTIEN VIVES, CASTERMAN)

C’est audacieux. Corto Maltese a troqué sa célèbre redingote de gentilhomme de fortune pour une simple veste de toile et une casquette de base-ball. Figurez-vous que ça lui va très bien. Mieux, vous aurez du mal à l’imaginer autrement une fois achevée la lecture d’Océan noir, le Corto revu et corrigé par Bastien Vivès et Martin Quenehen.

Merci pour la balade

Nous voilà embarqués dans une histoire de piraterie contemporaine qui va nous mener du Japon au Pérou, puis en Espagne. Bousculé par les flots, maltraité par les hommes, sauvé par les femmes, le grand gaillard ne sait toujours pas résister à une chasse au trésor, pour peu que les indices qui vous y invitent soient cachés dans les mémoires d’un conquistador.

Qui est donc Corto Maltese pour ces auteurs qui ont osé toucher au mythe du 9e art ?

Ce n’est pas seulement le plus grand héros de la bande dessinée. C’est un héros absolu.

Le scénariste Martin Quenehen

ll y a pas mal de nanas sexy en bande dessinée, mais des mecs sexy, il n’y en pas beaucoup. Pour moi, c’est le héros sexy masculin de la bande dessinée.

Le dessinateur Bastien Vivès

Ce n’est pas pour rien que Corto a partagé avec Largo Winch et Alain Delon, époque Plein soleil, le privilège de jouer les mannequins pour un parfum célèbre. Mais que reste-t-il du personnage et de l’esprit d’Hugo Pratt ainsi transposés au XXIe siècle ? Les rêves inaccessibles, qui se nourrissent toujours des références les plus littéraires, le sens de l’aventure et celui du voyage.

Écrire une histoire de Corto Maltese, c’est réenchanter le monde. Ce sont des rencontres, des histoires d’amitié et des histoires d’amour chevaleresques, d’amour courtois. Avec des personnages qui sont tous mi-anges, mi-bêtes, profondément ambigus.

Martin Quenehen

Graphiquement, en dépit du décalage assumé, le pari est relevé avec élégance. L’exotisme a disparu. Pas sûr qu’on ait envie aujourd’hui d’être à côté de Corto, quand il bourlingue autour de notre planète en péril. Mais le lire, oui.

Corto Maltese, Océan Noir, de Bastien Vivès et Martin Quenehen, aux éditions Casterman.

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Terrarium, de Yûna Hirasawa, chez Glénat

Terrarium (© 2019 Yuna Hirasawa / FlexComix Inc. / Glénat)

L’humanité est en péril et les humains n’y sont pas étrangers. Chico, la technologue d'investigation, et son petit frère Pino arpentent des colonies délabrées où des robots poursuivent leurs tâches comme si de rien n’était. Les deux explorateurs tentent de les accompagner dans leurs derniers souhaits, mais à quoi bon quand la fin approche d’heure en heure ? "Combien de centaines d’années faudra-t-il encore aux humains pour devenir meilleurs ?" C’est la question soulevée par ce récit d’aventure SF crépusculaire.

Terrarium est un mélange entre une vision du monde à une échelle réduite et l'arcologie (la rencontre de l'architecture et l'écologie dans l'aménagement des villes modernes permettant une autosuffisance).

La mangaka nous pousse à réfléchir sur la robotique, son impact, mais elle insiste aussi sur les ravages engendrés par certaines décisions prises par les êtres humains. Les premières pages en couleurs sont magnifiques et reflètent toute la poésie de ce titre de science-fiction sans violence, immersif et touchant.

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