BD, bande dessinée. Le tourisme a de l'avenir et du passé
Qu'on se le dise, le tourisme de l'avenir sera spatio-temporel. C'est la thèse de "Chronosquad" des italiens Giorgio Albertini et Gregory Panaccione.
Bienvenue au Club
Il s’appelle Bloch et c’est certainement le héros de BD de science-fiction le plus stupide depuis John Difool, l’inénarrable détective de première classe de Moebius et Jodorowsky. Mêmes cheveux fillasses, même regard ahuri, même prétention à maitriser une situation qui, de toute manière, va lui échapper.
Bloch est la figure centrale de Chronosquad, série en cours des italiens Giorgio Albertini et Gregory Panaccione. On y voyage dans le temps, un peu à la manière de Valérian et Laureline qui saturent déjà les bandes annonces six mois avant de débarquer sur les écrans de cinéma. Mais là où les personnages de Christin et Mézières multipliaient dans les années 1970 les missions pour sauver l’univers du chaos et de la guerre, Bloch et ses collègues font des sauts dans le passé pour régler de banals problèmes touristiques.
Car, oui, dans Chronosquad, on se balade dans le temps comme on le fait de nos jours en prenant l’avion. Pour aller passer des vacances au club, dans un village tenu par de gentils organisateurs en plein moyen-âge ou au cœur de l’Egypte antique. Ce qui ne va pas sans quelques dérapages croquignolesques… qui mettent en lumière les effets pervers du tourisme de masse que nous connaissons depuis quelques décennies. Qu’il vive comme un bon sauvage, dans la misère ou sous le feu de la guerre, l’étrange étranger y est un spectacle que le touriste regarde avec une fascination gourmande mêlée de compassion.
Le scénariste Giorgio Albertini est par ailleurs archéologue de métier.
Le passé, c'est vraiment l'exotisme extrême.
Giorgio Albertini
Réflexion sur l'histoire et la mondialisation, Chronosquad est d'abord une aventure qui galope, fait sourire et grincer des dents.
Chronosquad, déjà 2 tomes parus aux éditions Delcourt.
Tout Druillet
Dans le genre SF, on est bien loin de l’univers baroque, sombre et démesuré de Druillet qui fit éclater la planche de BD dans les magazines Pilote et Métal Hurlant. Pages saturées, visages démultipliés, armées innombrables, tableaux impressionnants, de la BD au décor d’opéra, des Rois maudits aux sculptures inquiétantes, Philippe Druillet, LE livre, chez MEL Publisher.
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