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BD, bande dessinée. Espagne d'hier et d'aujourd'hui

Jaime Martin rend hommage à ses grands-parents, républicains traqués pendant la guerre civile. Juan Diaz Canales pense à ses parents lorqu'il dessine le roman noir de l'Espagne contemporaine.

Radio France
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La jeunesse de 1936, la vieillesse de 2016 : l'Espagne de Jaime Martin et Juan Diaz Canales (JAIME MARTIN, DUPUIS / JUAN DIAZ CANALES, RUE DE SEVRES)

L’Espagne n’en finit pas de solder son passé

La guerre d’Espagne, la république assassinée, c’était il y a 80 ans déjà. Les acteurs, les témoins ont presque tous disparu. Chez les vaincus d’hier cependant, demeure le sentiment d’une injustice jamais réparée, d’un oubli orchestré. Et le besoin de rendre hommage à celles et ceux qui furent fauché-e-s au printemps de leur vie. La jeunesse était belle et le crime odieux. C’est le sens du récit, forcément dur, de la bande dessinée de Jaime Martin, Je n’aurai jamais 20 ans.

C'est la souffrance de ma grand-mère et de mon grand-père qui ont vécu la partie la plus épouvantable de l'histoire moderne de l'Espagne.

Le dessinateur Jaime Martin

Pour Jaime Martin, Je n’aurai jamais 20 ans fut autant le moyen de renouer le fil de l’histoire de son pays que de se réconcilier avec ce grand-père qu’il ne comprenait pas et qui ne comprenait pas ses petits-fils aux cheveux longs, un peu désœuvrés, lui qui, toute sa vie, avait dû se battre pour s’en sortir.

Je n’aurai jamais 20 ans, aux éditions Dupuis.

L'Espagne, noire comme la crise

L’Espagne d’aujourd’hui, c’est celle des petites gens confrontées à la crise. On la trouve en toile de fond d’un roman noir, urbain et social. Il a pour titre Au fil de l’eau. Il est signé Juan Diaz Canales. Que l’on connait surtout en France comme scénariste de la série Blacksad ou encore du nouveau Corto Maltese. Dans cette mise en scène d’un groupe de vieux messieurs, Diaz Canales se révèle très bon dessinateur et commentateur acerbe de la situation de son pays.

Comme une partie de leur génération, mes parents sont enragés, en lutte contre le pouvoir. C'est une question de nécessité.

Juan Diaz Canales

Au fil de l’eau, aux éditions rue de Sèvres.



. (FRANCEINFO)

Les petits vélos, de Keiko Koyama, chez Komikku

Les petits vélos (KEIKO KOYAMA / HOUBUNSHA / KOMIKKU)

Bienvenue au Strade Bianche ! Non ce n’est pas un café où les pizzas sont exquises (quoique…) mais bien un magasin de vélos !

Chez Strade Bianche, qui est un magasin de vélos et non un café aux délicieuses pizzas (l'erreur est fréquente) Monsieur Véloutre, le patron des lieux, est un spécialiste du vélo. Chaque jour il se démène pour satisfaire ses clients tous aussi différents les uns des autres, et aux exigences très variées.

Dans son premier titre, la mangaka Keiko Koyama veut nous faire aimer le vélo et le rendre accessible à tous. Pour cela, elle a choisi de dessiner des animaux et non des humains, et de les faire évoluer dans un environnement très mignon, dont les traits ressemblent à ceux des livres pour enfants. Chaque chapitre est l'occasion de faire la connaissance d'un nouveau personnage et donc d'une nouvelle problématique autour du vélo (choix de vélo, conseils d’ergonomie, de réglages…). Les explications sont précises et on se laisse vite prendre par la passion de M. Véloutre et donc par le vélo.

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