BD bande dessinée. Bilal Big Bug
Bilal revient avec une nouvelle bande dessinée et il nous annonce que le grand bug informatique est pour bientôt. C'est une fable, bien sûr, dont le dessinateur star a le secret. Mais sait-on jamais.
L’odyssée de l’espèce
En 2041, si les dieux ou le destin l’acceptent, Enki Bilal aura 90 ans.
2041, la date apparait à la première page de son nouveau récit dont le titre tient en trois lettres majuscules : BUG.
Paris, New York, la Silicon Valley ou Venise, une station spatiale internationale, comme souvent chez Bilal, le monde est un village technologique et politique. Le dessinateur démiurge glisse ses pastels dans les failles d’une planète déliquescente, les fissures de nos architectures chancelantes, les trous de nos mémoires effacées.
Bilal n’en finit pas non plus de modeler le transhumanisme. Après les hybridations homme-animal et homme-machine, voici l’homme-banque de données : l’individu omniscient, gorgé de toutes les connaissances, qui sait tout sur tout. Si le Big bang est encore le symbole du grand commencement, le Big data sonnerait-il la fin de l’humanité ? Bilal pose la question, certain qu’il ne s’agit pas de science-fiction. Tout au plus d’un peu d’anticipation.
Parler de numérique, parler de nanotechnologies, c’est une réalité. Les données qui sont dans nos mobiles, dans nos ordinateurs, dès demain on peut les implanter dans notre cerveau.
Enki Bilal
Big Blue
BUG sera sans doute une trilogie. Il faudra donc attendre pour connaître la cause et les conséquences de ce bug qui va mettre à plat notre monde numérique. Bilal nous gratifie d’une confidence. La solution du problème, la chute de la fable, ne seront pas réalistes. Mystique et poétique, alors ? En tout cas, colorées. Avec une prédilection pour un très beau bleu apaisant, invasif, qui tâche les visages. Des couleurs directes, sensuelles, faites à la main, à l’ancienne, qui résistent au temps et aux palettes graphiques.
Bilal, BUG, le livre 1, éditions Casterman.
René Pétillon, Grand Boum du festival de Blois
Le créateur de l’inénarrable Jack Palmer, détective minable de L’Enquête corse, a été couronné pour l’ensemble de son œuvre. C’est-à-dire aussi pour les innombrables dessins de presse qui ont commenté l’actualité dans les pages du Canard enchaîné. Pétillon signera l’affiche du prochain festival de Blois.
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