BD bande dessinée. A Lyon, la BD est un spectacle vivant
Pièces de théâtre, lectures publiques, concerts de dessins : le festival BD de Lyon fait de la bande dessinée une entreprise spectaculaire.
Le 13e festival BD de Lyon fait de la bande dessinée un spectacle.
A voir et à entendre
Depuis la naissance de son festival de BD, Lyon se fait un devoir de mettre en bouche la bande dessinée en multipliant les façons d’en faire un spectacle vivant. Par exemple : il y a 18 ans, Lewis Trondheim signait dans la collection pattes de mouches à L’Association un petit livre dont le titre Imbroglio proposait des rebondissements à chaque page. Cet exercice de style amusant devient une pièce de théâtre. Samedi prochain, la compagnie Lapin 34 jouera deux représentations dans la cour intérieure de l’hôtel de ville.
Plus étonnante, la proposition de Charles Berberian : il invite ses amis dessinateurs et dessinatrices à lire à voix haute et en public leurs propres BD, sans qu’aucune image ne soit projetée. Seront-ils capables de nous faire imaginer leurs coups de crayon ?
Pour les plus jeunes, les réalisateurs Mathieu Frey et Fred Demoor se sont emparés de la série à succès Les Carnets de Cerise d’Aurélie Neyret et Joris Chamblain. Leur spectacle mêle dessin projeté, animation et comédiens sur scène.
Enfin, plus classiques mais toujours efficaces, les concerts de dessin. A ne pas manquer le week-end prochain, celui d’Enrico Marini autour de son Batman, et celui de Benjamin Flao avec le groupe Chromb ! Lyon BD, ce sont aussi des rencontres, des séances de dédicaces et des expositions.
Pratt au Musée des Confluences
Les festivaliers ne manqueront pas de pousser leur exploration jusqu’à la pointe de la presqu’île, au Musée des Confluences, pour découvrir l’exposition événement "Hugo Pratt, lignes d’horizon". On y admire les objets ethnographiques qui abondent dans l’œuvre d’Hugo Pratt. Lequel n’en avait aucun.
Hugo Pratt voyageait beaucoup et légèrement. Il ne gardait que les livres. Corto Maltese, en revanche, collectionne les objets.
Patrizia Zanotti, gardienne de l'héritage de Pratt
Lyon BD, les 8, 9 et 10 juin 2018. La journée du vendredi est spécialement organisée pour les professionnels.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Atomic [S]trip, d'Atsushi Kaneko, chez Pika
Atsushi Kaneko, l'auteur notamment de Soil (Grand prix de l'Imaginaire, catégorie Manga en 2012) et de Wet Moon (Prix Asie ACBD en 2014), revient avec un recueil autoproclamé "destructeur" de codes. Dans la préface, il explique : "Je suis ce qu’on pourrait appeler un "destructeur". J’avoue avoir eu un peu honte de constater le plaisir que je prenais à démonter les formes du récit et les codes narratifs pour les reconstruire ensuite maladroitement en une structure tordue et branlante."
Publié dans la collection Pika Graphic, Atomic [S]trip regroupe 19 récits courts réalisés entre 1997 et 2015, où le suspense est omniprésent. Avec son trait épais, très noir, le mangaka nous entraîne dans des univers en noir et blanc, mais aussi teintés d'orange ou de bleu, où Il est question de meurtres, de braquages, de vampires et de tatouages.
Astushi Kaneko livre parfois des planches sans texte, ni onomatopées, où seuls les personnages et les décors nous invitent dans des mondes aux limites du psychédélisme. Cet ouvrage nous permet de comprendre l‘évolution graphique et narrative d’un auteur qui puise autant son inspiration dans la tradition du manga que chez l’américain Charles Burns ou le français Alex Varenne.
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