Norvège : un projet de tunnel à bateaux pour éviter une des côtes les plus dangereuses du monde
Un tunnel réservé aux bateaux va être creusé en Norvège. Ce sera une sorte de canal de Suez souterrain qui évitera aux bateaux de contourner la péninsule de Stad à la pointe ouest du pays. Prévu pour mesurer 1,7 km et 36 m de large - avec 26 m utiles, il permettra aux navires de rester dans les eaux calmes des fjords et d'éviter les terribles tempêtes, que redoutaient déjà les Vikings, au large de cette péninsule.
Pour accueillir aussi bien des cargos que certains gros paquebots à hauts tonnages - jusqu'à 16 000 tonneaux, le tunnel s'élèvera à 38 mètres de haut au-dessus de la surface de l'eau, et aura 12 mètres de profondeur. C’est donc un projet pharaonique.
Creuser une montagne à partir de la mer
Malgré toute sa complexité, le tunnel sous la Manche, dont on célèbre lundi 6 mai les 30 ans de l’inauguration, restait finalement un tunnel classique : on part de la terre, on creuse et on ressort en pleine terre. Là, il s’agit de creuser une montagne à partir de la mer. Ce qui est totalement inédit. Le coût est élevé, pas loin de 300 millions d’euros. Mais il faut savoir que pour la Norvège, le transport maritime est une industrie stratégique.
Le projet cherche à améliorer la sécurité en mer. Cette péninsule de Stad est connue comme l’une des côtes les plus dangereuses au monde. Elle est régulièrement exposée aux tempêtes avec des vagues géantes. Et elle a déjà fait une trentaine de morts ces dernières années. En restant bien à l’abri dans un tunnel, non seulement les bateaux gagneront du temps. Mais ils prendront aussi beaucoup moins de risques. La circulation se fera en sens unique, en changeant de sens toutes les heures.
Construction retardée
En principe, la fin de la construction était prévue pour la fin 2024 voire au début de 2025. Cela fait plus de dix ans que la Norvège travaille sur ce projet. Le feu vert a déjà été donné il y a trois ans, en 2021. Mais cette année-là, un cargo a été bloqué dans le canal de Suez. Il a donc fallu s’assurer que cela ne pourrait pas arriver dans le tunnel. Cela a provoqué pas mal de retards.
Cette fois, apparemment, tout est prêt. La construction devrait durer de quatre à six ans. Les premiers bateaux devraient donc pouvoir y circuler en 2028 au plus tôt.
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