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Intelligence artificielle : la transformation en cours des métiers peut-elle favoriser l'émergence d'un revenu universel ?

Plus de 200 salariés d'une plateforme de veille médiatique installée à Courbevoie, vont être remplacés par une intelligence artificielle. Si les évolutions techniques ont toujours eu un impact sur l'emploi, comment éviter que de nombreux salariés restent sur le carreau ?
Article rédigé par franceinfo - Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les postes les plus à risque sont ceux où il y a des données à compiler, à analyser, à interpréter. (NICOLAS LANDEMARD / LE PICTORIUM / MAXPPP)

L’intelligence artificielle vient de provoquer un premier plan social d'envergure en France. À Courbevoie, 217 salariés, plus de la moitié du personnel, de la société Onclusive, une plateforme de veille médiatique, vont être remplacés par un logiciel, d'ici juin 2024. Malheureusement, ce genre de nouvelles risque de se multiplier. Supprimer des postes remplacés par de l'IA, en France c’est peut-être une première, mais il y a déjà des centaines d’exemples similaires dans le monde : des centres d’appels, des cabinets de conseil, des journaux. Ici, il s'agit d'une société spécialisée dans la veille médiatique pour des entreprises et des institutions.

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C’est le sens de l’histoire. Les évolutions technologiques ont toujours percuté l’emploi. Des moines copistes avec l’imprimerie, à l’ouvrier qui travaille à la chaîne, en passant par le poinçonneur des Lilas… On ne compte plus les métiers qui ont été victimes de l’automatisation.
Sans être cynique, dès que la machine fait mieux, plus vite et moins cher, pourquoi embaucher un humain ? Il peut faire grève, tomber malade, il a besoin de vacances… La nouveauté est que cette automatisation touche désormais des métiers intellectuels qui, pendant longtemps, se sentaient protégés. Les conseillers en investissement de cabinet Goldman Sachs estiment, par exemple, que 300 millions d’emplois sont aujourd’hui menacés par l’intelligence artificielle.

Un revenu universel pour soutenir la consommation ?

Les postes les plus à risque sont ceux où il y a des données à compiler, à analyser, à interpréter. Typiquement, là où les machines sont très fortes. On parle des métiers administratifs, des services juridiques, de la communication, même du journalisme dans une certaine mesure. Ainsi les femmes risquent d’en souffrir plus, parce qu’elles sont surreprésentées dans les emplois de bureau. Selon le cabinet McKinsey, elles sont 50% plus exposées à un changement de travail. 
 
L’intelligence artificielle va aussi créer de nouveaux emplois. On peut rappeler que 60% des métiers exercés aujourd’hui n’existaient pas en 1940.
La dernière étude de l’ONU va d’ailleurs dans ce sens. Elle estime que l’intelligence artificielle va moins se traduire par une destruction que par une transformation du travail.

Mais entretemps, beaucoup de salariés pourraient rester sur le carreau. C’est pourquoi les géants du numérique sont aujourd’hui les premiers supporters du revenu universel. Car pour faire tourner l’économie, on aura toujours besoin de consommateurs. Il faudra bien qu’ils soient payés.

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