"Création humaine" : un label pour garantir qu’un livre est bien écrit par un humain

Un nouveau chapitre semble s'ouvrir dans la guerre entre l’homme et la machine. Après les mentions "conçu avec une intelligence artificielle", voici maintenant le label "création humaine". Il s’agit d’un label français qui certifie qu’un livre, un scénario ou une œuvre musicale a bien été conçu par un être de chair et de sang. C'est-à-dire qu’on ne s’est pas contenté, puisque c’est devenu très simple, de taper quelques mots-clés dans un outil comme ChatGPT.

Ce label s’appuie sur des experts qui vont interroger l’auteur et récolter un maximum d’informations sur le processus de création. Ils vont, en plus, soumettre l’œuvre à des détecteurs d’intelligence artificielle pour s’assurer qu’elle n’a pas été conçue par des robots.

D’un côté, on a donc la réglementation, la Commission européenne notamment, qui pousse à la transparence en invitant tous les outils à laisser une trace dès que l’IA s’invite dans le processus de création. Et à l’autre bout de la chaîne, on a maintenant des indépendants qui créent un label pour confirmer qu’aucun de ces outils n’a été utilisé. Une sorte de label "Bio", mais pour les œuvres. C’est la maison d’auto-édition Librinova qui est la première à le proposer à ses auteurs.

Pas d'indication sur la qualité de l'œuvre

Il n'y a pas de volet qualité dans ce label et c’est tout le problème. Ce n’est pas parce qu’un livre ou un morceau de musique a été écrit par un humain qu’il est bon, cela se saurait. On peut tous en témoigner. Quant à l’intelligence artificielle, ce n’est ni plus ni moins qu’un outil qui peut être utilisé à bon ou mauvais escient. On peut très bien réécrire un paragraphe ou développer un personnage avec l’intelligence artificielle et obtenir un récit de qualité. En revanche, si on se contente de demander "écris-moi une histoire d’amour entre deux jeunes dont les familles se détestent", au mieux, on aura une pâle copie de Roméo et Juliette. Mais en aucun cas un prix littéraire.

L'IA peut néanmoins représenter une forme de concurrence déloyale pour les vrais auteurs. C’est vrai notamment sur les plateformes d’auto-éditions. Elles sont aujourd’hui inondées de livres et musique créés à la va-vite avec l’intelligence artificielle. Cela ne coûte quasiment rien à leur auteur. Mais avec des centaines de titres publiés, cela peut finir par rapporter, que ce soit sur un malentendu ou grâce au paiement à la page vue ou à l’écoute. C’est avant tout pour débusquer ces tricheurs que ces labels ont été conçus.