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Pour garder le 49-3 et abandonner les primaires, Michèle Alliot-Marie appelle à être "plus respectueux des institutions"

Candidate à la présidentielle de 2017, l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie était l'invitée samedi du "8h30 politique" de franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Michèle Alliot-Marie, sur le plateau du "8h30 politique" de franceinfo, samedi 17 décembre. (RADIO FRANCE)

L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, qui a refusé de participer à la primaire de la droite et du centre, a annoncé jeudi 8 décembre sa candidature à la présidentielle de 2017. Invitée du 8h30 politique de franceinfo samedi 17 décembre, elle revient sur les raisons de son choix, commente l'actualité syrienne, et revient sur la suppression de l'article 49-3 de la constitution proposée par Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche.

Présidentielle : les primaires sont "contraires à l'esprit des institutions"

Michèle Alliot-Marie, candidate à l'élection présidentielle de 2017 sans passer par la primaire de la droite, a de nouveau estimé, samedi 17 décembre sur franceinfo, que les primaires étaient "contraires à l'esprit des institutions". "Je ne contourne pas ma famille politique, je suis dans la logique des institutions. Les primaires, et je l'ai dit depuis le début, sont contraires à l'esprit des institutions", a-t-elle réaffirmé.

"Le président de la République, dans l'esprit des institutions de la Vème République, est celui qui est le garant de l'unité nationale, en quelque sorte le dernier recours lorsqu'il y a des tensions très fortes. Et pour être ce dernier recours, il est évident qu'il ne doit pas appartenir à un clan, à un camp, il ne saurait être issu des partis. Or, aujourd'hui avec les primaires, nous voyons que les partis politiques veulent en quelque sorte préempter le choix qu'on a voulu donner aux Français et dire qui peut et qui ne peut pas se présenter", poursuit l’ancienne ministre.

Syrie : François Hollande et Barack Obama "ont eu tort" de ne pas dialoguer avec la Russie

Sur franceinfo, Michèle Alliot-Marie estime que François Hollande et Barack Obama "ont eu tort, au départ, de dire  'Nous n'en parlons pas avec la Russie, nous ne parlons pas avec Monsieur Poutine', alors que de toute évidence la Russie joue un rôle, depuis des décennies, dans cette région. Il ne s'agit pas de dire amen à tout ce que dit Monsieur Poutine, il s'agit de discuter avec lui de ce que sont réellement les problématiques, et de lui faire comprendre un certain nombre de choses", estime candidate à l'élection présidentielle de 2017 .

"Comme ministre de la Défense ou comme ministre de l'Intérieur il m'est arrivé d'avoir des dialogues avec Monsieur Poutine. Il est évident que, si on lui présente les bons arguments, si on lui montre que c'est de l'intérêt de tous d'avoir une situation sécuritaire qui soit stable dans cette région du monde, parce qu'il y a des risques d'explosion absolument partout, c'est un langage qu'il peut comprendre. On a eu tort de ne pas faire ça. Aujourd'hui, soyons très clairs, il faut que tout le monde soit autour de la table", ajoute Michèle Alliot-Marie.

 

Le problème ce n'est pas le 49.3, mais l'usage qu'on en fait, selon Michèle Alliot-Marie

Interrogée sur la proposition du candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls de supprimer l'article 49-3, après y avoir eu recours à six reprises lorsqu'il était Premier ministre, Michèle Alliot-Marie dénonce "un effet de mode".

Selon l'ancienne ministre, le recours à l'article 49-3 "ne doit pas être une facilité". "Quand un gouvernement et un Premier ministre savent anticiper les problèmes, ils n'ont pas forcément besoin du 49-3. Monsieur Valls est un de ceux qui l'a le plus utilisé, effectivement. C'est peut-être parce qu'il avait un autre type de problème dans sa majorité", estime la candidate à la présidentielle de 2017.

"Je constate qu'il y a un effet de mode et que vous avez beaucoup de candidats, surtout à gauche d'ailleurs, qui disent qu'il faut changer les institutions de la Vème République. En général, quand ils sont élus, ils s'en accommodent tout à fait de ces institutions, parce que la constitution de 1958 nous a permis de traverser bien des crises. Elle a finalement garanti une stabilité nécessaire à la vie des Français. Soyons plus respectueux à l'égard des institutions et faisons-les bien fonctionner. Je suis pour garder le 49-3. Ensuite, on en fait simplement l'usage qui est strictement nécessaire", a-t-elle indiqué.

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