Affaire Penelope : François Fillon reste "notre candidat", affirme Luc Chatel
Luc Chatel était l'invité de franceinfo samedi. L'ancien ministre, député et président du conseil national Les Républicains, est revenu sur l'affaire Penelope Fillon.
Invité de franceinfo samedi 28 janvier, le président du conseil national Les Républicains et député de la Haute-Marne est revenu sur le Penelopegate, qui met en péril la candidature à la présidentielle de François Fillon.
Une pratique courante
Luc Chatel explique que lui-même n'a jamais employé un de ses proches, mais "je comprends qu'on puisse y avoir recours". "Quand vous faites de la politique, cela impacte votre vie personnelle à 100 %", décrit-il. "Qu'ils le veuillent ou non, vos proches [sont impactés]. Il y a donc des parlementaires, des responsables politiques qui ont besoin d'avoir auprès d'eux leur famille et leurs proches."
Luc Chatel : "Je ne connaissais pas" les activités de Penelope Fillon #8h30politique pic.twitter.com/u46sfPTL1o
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Concernant plus précisément l'affaire Penelope Fillon, les 500 000 euros qu'elle aurait touché en tant qu'attachée parlementaire de son époux, ainsi que les 100 000 euros qu'elle aurait perçu pour deux piges à la Revue des deux mondes, le président du conseil national Les Républicains affirme "qu'il ne faut pas être dupe. On met bout à bout des choux-fleurs et des carottes, tout cela pour faire masse, et que ce soit un chiffre exorbitant".
Une tactique de déstabilisation
Luc Chatel voit ainsi dans cette affaire une manière de déstabiliser la droite dans son ensemble. "Cela ressemble de plus en plus à un moment de calomnie, qui a pour objectif de nuire à François Fillon et aussi à l'ensemble de la droite française", explique-t-il.
"Ca ressemble de plus en plus à un moment de calomnie" pour nuire à "la droite française" : Chatel #8h30politique pic.twitter.com/BeK3BxzqBW
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"Il y a une espèce d’essoreuse permanente. Évidemment qu’il y a une volonté de nuire à l’ensemble de notre sensibilité", note le président du conseil national Les Républicains.
"L'important maintenant est de reprendre la main politiquement", affirme fermement Luc Chatel sur franceinfo. En plein coeur de la polémique et à la veille du meeting de la Villette à Paris, où François Fillon doit lancer officiellement sa course à l'Élysée, le président du conseil national Les Républicains, est venu à la rescousse du candidat de la droite. "Il y a une enquête qui est ouverte : François Fillon a dit qu’il donnerait toutes les preuves nécessaires. Laissons l’instruction judiciaire opérer", déclare-t-il.
Pas question de changer de candidat
Pourtant, les dégâts dans l'opinion sont réels : selon un sondage Odoxa réalisé pour franceinfo, six Français sur dix ont désormais une mauvaise image de François Fillon. En coulisse, certains murmurent même le nom d'Alain Juppé pour remplacer l'actuel candidat Les Républicains. Mais ce n'est absolument pas à l'ordre du jour pour le député de la Haute-Marne, "il est notre candidat".
Laissons la justice travailler, soyons soudés derrière notre candidat.
Luc Chatel, président du conseil national Les Républicains
Luc Chatel s'est ainsi mué en pourfendeur de la "transparence totale". "Aujourd'hui, vous devez vous mettre tout nu. Il y a une transparence totale presque inquisitrice. Arrêtons avec cette suspicion généralisée sur la classe politique, expliquant on ne serait que des voleurs".
Cette "suspicion" ferait directement le jeu du Front national, selon l'élu Les Républicains. "Oui à la transparence, non à l’inquisition", a ajouté Luc Chatel.
L'important, c'est de "sortir du socialisme"
Sur la question de savoir si des électeurs, lassés, pourraient finir par se tourner vers un autre candidat que François Fillon, comme Emmanuel Macron, le député de la Haute-Marne répond que "les électeurs sont libres. Mais ce que je constate, c'est qu'il y a une volonté de sortir du socialisme dans notre pays", affirme-t-il. "Les gens ne supportent plus ceux qui leur ont fait perdre du pouvoir d'achat et leur emploi." D'autant qu'Emmanuel Macron a été le ministre de l'Économie de François Hollande, et a donc pensé le programme économique mis en place par le parti socialiste, explique Luc Chatel.
Il faut être "capable de prendre des initiatives" : Luc Chatel (LR) répond à Sébastien Chenu (FN) #8h30politique pic.twitter.com/YUeHIfYXoy
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Invité à s'adresser à Luc Chatel, Sébastien Chenu, ancien membre de l'UMP et candidat aux législatives dans le Nord sous l'étiquette du Front national, a retourné cette attaque. Il a tenu à rappeler au président du conseil national Les Républicains que "François Fillon a été le Premier ministre de Nicolas Sarkozy, et la trahison des promesses qui ont été celles de Sakozy et Fillon, ressemble à la trahison d'Emmanuel Macron et de François Hollande".
L'Europe, une arme contre Donald Trump
Sébastien Chenu ajoute que ces gouvernements n'étaient pas libres. Une référence aux règles, notamment fiscales, imposées par l'Union européenne. Il s'agit d'un "programme de soumission", explique le candidat du Front national.
À partir du moment où vous ne reconquérissez pas nos libertés, nos souverainetés, vous ne pourrez pas appliquer une once de ce que vous proposez aux Français.
Sébastien Chenu, membre du Front national.
Des arguments balayés de la main par Luc Chatel, grâce à un nom : Donald Trump, le nouveau président des États-Unis. "La France, c'est 1% de la population mondiale. Tout seul, nous n'existons pas", affirme-t-il. "L'Europe est la première puissance économique mondiale, même si je ne suis pas favorable à l'Europe d'aujourd'hui. Il faut reprendre la main."
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