Vente de carburants à prix coûtant, inflation, négociations entre distributeurs et industriels... Le "8h30 franceinfo" de Michel-Édouard Leclerc

Opérations de vente de carburants à prix coûtant, rôle de l'inflation, négociations entre les distributeurs et les inustriels, Michel-Édouard Leclerc, Président des centres E.Leclerc, est l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 27 septembre 2023.

Carburant : la vente à prix coûtant "va commencer vendredi"

Dans les stations-service Leclerc, la vente de carburants à prix coûtant, tous les jours, "va commencer vendredi et durer jusqu'à la Saint-Sylvestre", précise Michel-Edouard Leclerc. Passé le 31 décembre, il est possible que cela continue. En effet, cette date "est un jalon, un point d'étape".

"Le faire tous les jours évite que tout le monde vienne chercher de l'essence le samedi", ajoute-t-il. Grâce à la vente à prix coûtant de carburants, les automobilistes pourront économiser "entre deux et six centimes par litre", soit "un ou deux euros par plein". "Ça peut vous paraître pas beaucoup, mais le public se déplace pour de tels écarts", pointe le président des centres E. Leclerc.

La vente à prix coûtant de carburants ne mettra pas le groupe Leclerc "dans le rouge". Il n'empêche : cela représente "un vrai effort", car "le carburant, c'est 10 milliards de chiffre d'affaires", précise-t-il, ajoutant que "quand on bouge les centimes, ça fait tout de suite exploser les compteurs". Il réclame donc "que les raffineurs, les pétroliers, participent de cet effort".

Inflation alimentaire : "on va aller chercher des baisses"

Face à l'inflation qui continue d'augmenter, Emmanuel Macron veut remettre autour de la table les distributeurs et les industriels pour qu’ils acceptent de baisser leurs marges, l'objectif étant d'alléger la facture pour le consommateur. Par ailleurs, le projet de loi visant à anticiper les négociations commerciales 2024 entre les distributeurs et les plus gros industriels de l'alimentaire au lieu d'un rendez-vous habituel entre décembre et mars chaque année, est présenté mercredi 27 septembre en Conseil des ministres.

Michel-Edouard Leclerc se dit favorable à ce nouveau calendrier, comme l'ensemble des distributeurs. Dans ces négociations qui s'ouvrent entre industriels et distributeurs "on va aller chercher des baisses" de prix, poursuit-il, alors que selon lui, "80 % des industriels se préparent à demander des hausses". Il va demander aux grands industriels d'être "plus transparent", après s'être "fait avoir". Les hausses de prix "2022-2023 étaient exagérées", assure-t-il.

Loi limitant des promotions : "il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis"

"Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis", lance le PDG du groupe Leclerc, alors que Yaël Braun-Pivet a dit son opposition à un moratoire sur la loi Descrozaille, qui limite les promotions de certains produits et doit entrer en vigueur en mars 2024. 

"On a changé de situation", insiste Michel-Édouard Leclerc. "Toutes ces lois [dont la loi Descrozaille] résultent d'une analyse de période de déflation et culturellement, ils ont du mal, quelle que soit la qualité des personnes, à comprendre qu'on a changé de monde", car "on va avoir une inflation très durable".

"Moi, je trouve débile, au moment où on parle de vendre à perte des carburants ou de vendre à prix coûtant, qu'on nous demande de limiter les promotions sur les protections menstruelles, sur les produits d'hygiène, sur le savon, etc", renchérit-il. En effet, avec la loi Descrozaille, les supermarchés ne pourront pas proposer de promotions au-delà de 34% dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien. Outre Michel-Édouard Leclerc, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, demande un moratoire d'un an sur ce texte.

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