Place du MoDem au gouvernement, soutien occidental à l'Ukraine, financement de la santé... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Louis Bourlanges
Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 14 janvier 2024. Place du MoDem au sein du gouvernement de Gabriel Attal, avenir du soutien occidental à l'Ukraine, financement du système de santé... Il répondait aux questions d'Agathe Lambret et de Jean-Rémi Baudot.
Remaniement : "il n'est pas normal" d'avoir huit ministres issus de la droite
"Comme on dit dans les milieux syndicaux, le compte n'y est pas", a estimé Jean-Louis Bourlanges. Un seul ministre du MoDem a été nommé jeudi 11 janvier, Marc Fesneau, qui a conservé son poste à l'Agriculture.
Si Jean-Louis Bourlanges rappelle que des secrétaires d'Etat restent à nommer mais estime que dans "le cœur du gouvernement" qui a été annoncé, "il n'est pas normal" qu'il y ait huit ministres "d'inspiration sarkozyste". Le député MoDem juge "tout à fait légitime que cette sensibilité soit présente" mais se désole qu'il y ait "un seul ministre MoDem". "Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais plutôt été partisan de ce qu'on appelait naguère le soutien sans participation", souligne Jean-Louis Bourlanges.
L'élu MoDem "formule les vœux de plein succès pour Gabriel Attal" mais constate que, trois jours après sa nomination, le nouveau gouvernement "penche beaucoup plus nettement à droite", notamment avec "l'effet Dati qui annule partiellement l'effet Attal", même s'il n'a "rien contre Rachida Dati qui est une personne tout à fait intéressante dans l'échiquier politique français".
Nouveau gouvernement : "Le compte n’y est pas, il n’est pas normal qu’on ait 6 ou 7 ministres d’inspiration sarkozysiste et un seul ministre MoDem" et "il y a un décalage entre la nomination de Gabriel Attal et la composition du gouvernement", déclare Jean-Louis Bourlanges pic.twitter.com/zUqp5DHUp3
— franceinfo (@franceinfo) January 14, 2024
Guerre en Ukraine : il faut au plus vite "honorer nos engagements"
"Les Ukrainiens ont besoin de nous, nous ne pouvons pas nous défausser", a affirmé Jean-Louis Bourlanges, alors que le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a choisi l'Ukraine pour son premier déplacement officiel, samedi 13 janvier.
Ce déplacement en Ukraine du nouveau chef du Quai d'Orsay a été "un bon signal, un signal absolument indispensable", commente Jean-Louis Boulanges. "Je suis favorable à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, mais (...) on n'a absolument aucun scénario précis", critique le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, après l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union européenne avec l'Ukraine et la Moldavie.
Il faut au plus vite "honorer nos engagements", préconise donc le député (MoDem) des Hauts-de-Seine, c'est-à-dire avoir "une obligation de résultats et pas seulement une obligation de moyens". Or la France et les pays de l'UE n'assurent "même pas leur obligation de moyens, parce que nous ne donnons pas à l'Ukraine les munitions qu'on lui a promises" .
Santé : le Premier ministre devrait "se méfier de ces annonces sur les moyens"
"Les annonces qui sont faites sur les moyens" alloués pour le système de santé par Gabriel Attal "ne nous paraissent pas les meilleures", a critiqué le député MoDem des Hauts-de-Seine, au lendemain de l'annonce par Gabriel Attal d'un investissement de "32 milliards d'euros supplémentaires" pour le système de santé français "dans les cinq ans".
"Au MoDem, nous sommes très attentifs et un peu inquiets par les dérives budgétaires", rappelle Jean-Louis Bourlanges. L'élu MoDem appelle Gabriel Attal à "se méfier de ces annonces sur les moyens" et l'appelle à "rester fidèle à sa méthode à l'Éducation nationale, qui consiste à annoncer des politiques précises".
"Sur l'hôpital, je demande qu'on dise ce qu'on veut faire. Quand on a décidé ce qu'on veut faire, on voit ce que ça coûte et on regarde les moyens."
Jean-Louis Bourlangesà franceinfo
Il appelle à "fonder la politique sur la définition des finalités précises et ne pas croire qu'on va apaiser l'inquiétude de nos concitoyens en multipliant les moyens". Car selon Jean-Louis Bourlanges, les moyens "sont chichement comptés dans la situation économique et budgétaire qui est celle du pays".
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Retrouvez l'intégralité du 8h30 franceinfo du dimanche 14 janvier :
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