"Nous sommes à mille lieux des positions politiques de l'extrême droite", réaffirme Clémentine Autain
Alors que pour Marine Le Pen la crise des "gilets jaunes" a fait apparaître des "convergences" entre le RN et La France insoumise, la députée de Seine-Saint-Denis, invitée de franceinfo, s'est dite "prête à cette confrontation avec l'extrême droite", jeudi 17 janvier.
La présidente du RN l'affirme dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, les "gilets jaunes" ont "souligné certaines convergences" entre LFI et le RN. Une vision fermement contestée par Clémentine Autain, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, au micro de franceinfo ce jeudi. "Quand vous regardez notre programme et que vous regardez le programme de l'extrême droite, on a des visions du monde qui s'opposent", a-t-elle argumenté en ajoutant : "Le partage des richesses n'a jamais été l'affaire de l'extrême droite. La question écologique est chez nous structurante. (...) L'extrême droite se moque littéralement de l'enjeu environnemental. Sur la question des libertés, des droits et de la démocratie, nous sommes à mille lieux des positions politiques de l'extrême droite qui aime beaucoup la Ve République."
"J'aimerais bien que l'on n'insulte pas notre famille politique en expliquant du matin au soir que nous serions prêts à faire des alliances avec ceux qui sont, historiquement, nos ennemis politiques" a également ajouté la députée.
L'immigration dans le grand débat national : "une faute morale"
La question de l'immigration est l'une des différences majeures entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Clémentine Autain affiche sa surprise de retrouver cette thématique au cœur du grand débat national mis en place par le gouvernement. "Ce grand débat arrive suite à la mobilisation des gilets jaunes, je n'ai pas l'impression que dans les revendications des gilets jaunes la question migratoire était au cœur", s'étonne la députée de Seine-Saint-Denis, "et quand on voit les rapports de force politiques, j'estime que c'est une faute morale du Président", ajoute-t-elle.
Pour l'élue, ce mouvement des "gilets jaunes" doit être l'occasion de "renverser le gouvernement" mais cela doit s'accompagner, précise-t-elle, "d'une sortie, d'une issue, d'une espérance qui permettent (...) de trouver une sortie politique du côté du progrès humain". Interrogée sur un nouvel épisode probable des "gilets jaunes" ce samedi, la députée a affirmé vouloir que "la mobilisation ait lieu".
L'État et les puissants
Ce mercredi, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a évoqué l'affaire Carlos Ghosn en appelant à un nouveau conseil d'administration de Renault afin de "mettre en place une direction pérenne". "A la bonne heure. Cela me paraît assez raisonnable vu ce qui lui est reproché. Cela me paraît de bon augure ", a commenté Clémentine Autain, avant de faire un parallèle avec l'affaire Benalla. "Le gouvernement aime bien protéger les puissants. J'ai vu des condamnations assez salées et sévères pour des 'gilets jaunes', et pendant ce temps-là on ne va pas trop chercher le coffre-fort de Monsieur Benalla." a-t-elle fait remarquer.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Cadet-Dély" du jeudi 17 janvier 2019 :
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