Grand débat : "Ce serait dangereux de l'instrumentaliser pour régler des comptes passés et dépassés" estime Geoffroy Didier
Le député européen, secrétaire général délégué Les Républicains, invité du "8h30 Fauvelle-Dély, vendredi 11 janvier, juge "dangereux" de revenir "sur des acquis sociétaux" à l'occasion du Grand débat national.
Être la boîte à idées du gouvernement, voilà le rôle auquel "aspire" Geoffroy Didier pour Les Républicains, parti dont il est secrétaire général délégué. Le parti de Laurent Wauquiez n'a pas "vocation" à être dans l'opposition, mais d'être "l'alternative" au gouvernement contrairement au Rassemblement national et à la France insoumise explique le député européen, au micro de franceinfo. "Notre vocation n'est pas d'être des opposants, mais l'alternative. Oui nous sommes une force de propositions et nous l'assumons", a-t-il précisé.
Si le gouvernement s'inspire selon lui de certaines propositions des Républicains, le vice-président de la région Île-de-France regrette "que le gouvernement n'aille jamais jusqu'au bout des choses". "Quand ils veulent faire triompher l'ordre républicain comme ils le disent, oui mais ils ne vont pas au bout des choses. Pourquoi ne fait-on pas aujourd'hui l'état d'urgence qui permettrait des assignations à résidence et des perquisitions à domicile ?", a-t-il interrogé.
Pas de débat sur les "acquis sociétaux", ni de retour de l'ISF
Pour Geoffroy Didier, le Grand débat national qui doit être lancé le 15 janvier par Emmanuel Macron, ne doit pas servir à "régler des comptes passés et dépassés". "Je considère que l'abolition de la peine de mort, l'IVG et le mariage pour tous sont des acquis sociétaux", affirme-t-il ce matin sur franceinfo. Pour que ce débat fonctionne, il ne doit pas être "confisqué par les élus et ceux qui ont l'habitude de parler (…), par le gouvernement qui donnerait les conclusions avant même qu'il ne débute (…) et par les groupes pression et les lobbys." estime le député européen Les Républicains.
Pas question non plus de revenir sur la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune, transformée au début du quiquennat, et l'une des principales revendications des "gilets jaunes". "C'est une folie" estime le secrétaire général délégué Les Républicains pour qui "face au ras-le-bol fiscal", la bonne solution n'est pas de rajouter un impôt. "Je n'y suis pas favorable, même si une majorité de Français le sont", a-t-il ajouté. Pour Geoffroy Didier, il faut surtout "augmenter la production de richesses" pour faire "diminuer la part de la dépense publique". Et pour cela "nous n'aurons pas d'autre choix, si l'on veut dire la vérité aux Français, que l'on devra travailler plus longtemps", estime-t-il.
Ralliements au RN : "on brade les collections dépassées"
L'ancien ministre Thierry Mariani et l'ex-député Jean-Paul Garraud ont annoncé cette semaine leur ralliement au Rassemblement national en vue des élections européennes. "Le jour des soldes, on brade les collections dépassées", ironise Geoffroy Didier. "La famille des Républicains, c'est la famille gaulliste. C'est ceux qui ont combattu ceux qui ont créé le Front national par le passé. Quand on a des convictions à géométrie variable, c'est son droit le plus strict et sa liberté, avouez quand même que je ne peux pas l'approuver", a-t-il poursuivi.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du 11 janvier 2019 :
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