Coupures d'électricité, port du masque, orthographe, carte REP, atteintes à la laïcité, concours des enseignants... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Pap Ndiaye
Le ministre de l'Éducation nationale était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 9 décembre 2022.
Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 9 décembre 2022. Coupures d'électricité à l'école, port du masque, orthographe, carte REP, atteintes à la laïcité, concours des enseignants... Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.
Coupures d'électricité : "On ne peut pas prioriser les établissements" scolaires
Pap Ndiaye indique que les écoles seront "forcément" concernées par les délestages éventuels cet hiver en cas de surconsommation électrique. "Le réseau des établissements scolaires est trop important pour qu'on puisse les isoler du réseau électrique général. On ne peut pas prioriser les établissements", explique-t-il. En cas de coupure électrique temporaire, "il n'y aura pas école le lendemain matin", confirme-t-il. Mais "un certain nombre d'écoles qui sont situées à proximité de structures prioritaires" pourront "accueillir les enfants de personnels prioritaires", indique-t-il. "Nous allons échanger avec les collectivités dans les jours à venir pour savoir comment on s'organise pour la cantine, mais aussi pour les transports scolaires", précise le ministre
Port du masque à l'école: les familles et les établissements "prévenus dix jours à l'avance"
Alors que le nombre de personnes contaminées par le Covid-19 augmente en France, le ministre a indiqué qu'"il n'y avait pas de situation particulière dans les écoles par rapport au reste de la société". Actuellement au niveau 1 du protocole, le port du masque ne sera pas imposé dans l'immédiat au sein des établissements scolaires. "Nous suivons les recommandations des autorités de santé", explique Pap Ndiaye. "Si nous devions passer d'un niveau à l'autre, les familles et les établissements seraient prévenus dix jours à l'avance", indique-t-il. L'ancien ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, avait été critiqué pour son manque d'anticipation dans sa gestion de la crise du Covid-19.
Orthographe : "Il y a un effort et un travail sur la pédagogie à faire"
Les élèves en fin d’école élémentaire font aujourd’hui deux fois plus de fautes que leurs parents au même âge, selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale. "On a des efforts particuliers à faire parce que les résultats en français à l'entrée en sixième ne sont pas satisfaisants. Il faut nous concentrer sur le CE2, CM1, CM2, détaille Pap Ndiaye. On va faire des annonces à partir de début 2023 en termes de pédagogie. Il y a un effort et un travail sur la pédagogie à faire."
Carte REP et REP+ : "Nous allons réviser la carte de l'enseignement prioritaire" pour la rentrée 2024
"Nous allons réviser la carte de l'enseignement prioritaire en 2023", indique Pap Ndiaye à propos des REP et REP+ (réseau d'éducation prioritaire). "La carte de 2015 s'appuyait elle-même sur des données de 2011. En réalité, on a dix ans d'évolution des quartiers de la France. C'est un problème, explique-t-il. Beaucoup d'établissements devraient entrer en éducation prioritaire, et puis il y en a d'autres qui devraient en sortir." Selon l'entourage de Pap Ndiaye, le ministère espère une mise en place de cette nouvelle carte à la rentrée 2024.
Atteintes à la laïcité : "353 signalements" en novembre
Pap Ndiaye a indiqué les chiffres d'atteinte au principe de laïcité de novembre : "353 signalements" dans le second degré. "C'est donc une baisse par rapport au mois d'octobre" marqué par 720 signalements, précise-t-il. Selon lui, elles concernent "pour 40 % des vêtements, des tenues ou bien des signes religieux". Le ministre s'est dit "opposé à une loi qui viendrait plaquer et imposer des tenues scolaires pour l'ensemble des élèves". Selon lui, "il serait bien naïf de penser qu'un uniforme viendrait régler les questions de laïcité."
Concours enseignants : "185 000 inscrits"
Alors que l'Éducation nationale fait face à une crise des vocations, "185 000" personnes se sont inscrites au concours de l'enseignement, relève-t-il. "C'est plus 9% dans le premier degré, plus 4% dans le second degré. Il y a un mieux par rapport à l'année dernière, mais ça ne suffit pas à renverser la tendance." 40% des inscrits ne se sont pas présentés au concours l'année dernière : "C'est classique dans les concours de la fonction publique", dit-il. Par ailleurs, certains enseignants contractuels se sont plaints d'être payés avec retard : "Il est évidemment anormal que des enseignants titulaires ou contractuels soient payés avec plusieurs mois de retard. Ça n'est pas acceptable."
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 9 décembre 2022 :
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