Brexit : "Il vaut mieux un bon divorce qu’un mauvais mariage" assure Jordan Bardella
La tête de liste du Rassemblement National aux élections européennes, invité de franceinfo jeudi 11 avril 2019, estime que "le no deal était peut-être un peu brut, mais l'économie britannique aurait survécu".
"On a un peu l'impression de deux voitures qui se foncent dessus et les deux chauffeurs se disent que l'autre va dévier. Il se trouve que du côté de Madame May comme du côté de Monsieur Barnier on n'a pas souhaité ce Brexit, on fait tout pour en retarder l'échéance. Mais il y a eu un vote, la démocratie a parlé et maintenant la démocratie doit être respectée", a estimé Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National aux élections européennes, invité du "8h30 Cadet-Dély", ce jeudi 11 avril. "Le no deal était peut-être un peu brut mais l'économie britannique aurait survécu", a-t-il dit, alors que les dirigeants européens et Theresa May sont tombés d'accord cette nuit pour un report du Brexit pouvant aller jusqu'au 31 octobre, écartant provisoirement le spectre d'une sortie sans accord.
"On a joué sur les peurs pendant des mois" et pourtant "l'économie britannique ne s'est jamais aussi bien portée", a avancé Jordan Bardella, avant d'accuser la Première ministre britannique et les dirigeants européens de "tout faire pour retarder l'échéance" du Brexit. "S'il y a bien un dossier sur lequel l'Union européenne a défendu ses intérêts, c'est sur celui du Brexit : on ne les a jamais vus aussi efficace dans la défense de leurs intérêts que lorsqu'il s'agissait de montrer que cette Union européenne était en fait carcérale et qu'à partir du moment où un pays était dedans il ne pouvait pas en sortir", a poursuivi l'élu du Rassemblement national. Pourtant, d'après lui, "il vaut mieux un bon divorce qu'un mauvais mariage".
Jordan Bardella a rappelé qu'il n'était pas favorable à une sortie de la France de l'Union européenne. Mais "si demain il s'agit d'aller devant les institutions européennes, avec M. Salvini qui est ministre de l'Intérieur italien, avec nos alliés [autrichiens] du FPÖ qui sont aujourd'hui au gouvernement, on peut arriver en force et on peut changer profondément cette construction européenne en la transformant en une grande coopération entre les nations", a-t-il expliqué.
Frontex, une "hôtesse d'accueil pour migrants"
Jordan Bardella, a accusé l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex d'être "une hôtesse d'accueil pour migrants", alors que les élus du RN ont voté contre l'augmentation du budget de l'agence au Parlement européen en avril 2018. "Je ne vais pas donner les clés de chez moi à des gens qui sont immigrationnistes et qui m'expliquent qu'on va laisser les fenêtres grand ouvertes et qu'on va laisser entrer des cambrioleurs", a expliqué la tête de liste RN aux élections européennes, qui souhaite "remettre des portes à la maison France".
Terrorisme : le "ciblage" plutôt que le "flicage"
La tête de liste du Rassemblement national (RN) a expliqué qu'il préférait "le ciblage plutôt que le flicage" en matière de lutte contre le terrorisme, c'est la raison pour laquelle les eurodéputés RN se sont opposés à l'adoption du registre européen des données des passagers aériens, le PNR ("passenger name record"), en 2016, selon lui.
Dans le même temps, l'élu du RN s'est dit "favorable à une frontière qui nous protège" : "Les terroristes du Bataclan ont pu passer en voiture de la France à la Belgique de manière extrêmement simple sans qu'il y ait absolument le moindre contrôle", a-t-il dénoncé.
Haro sur les privatisations
"Arrêtez de vendre ce qui n'est pas à vous, arrêtez de vendre le patrimoine des Français !", s'est exclamé Jordan Bardella à l'adresse d'Emmanuel Macron. "Aéroports de Paris, la Française des jeux, Engie, l'aéroport de Toulouse, ce n'est pas à vous, c'est le patrimoine des Français donc arrêtez par pitié de vendre ce qui ne vous appartient pas. Et demain, si nous arriverons au pouvoir, nous récupérerons tout ce qui appartient aux Français, à commencer par leur patrimoine matériel", a-t-il affirmé, tout en plaidant pour "davantage de patriotisme économique".
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