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Primaire de la gauche : Manuel Valls appelle à "une organisation incontestable" du second tour

L'ex-Premier ministre, invité de franceinfo mardi, a regretté "les cafouillages" autour des résultats du premier tour de la primaire de la gauche dimanche, sans émettre de doute sur "la sincérité du scrutin".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Valls – Candidat au 2ème tour à la primaire de la belle alliance populaire (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Manuel Valls, candidat au second tour de la primaire de la gauche face à Benoît Hamon, était l'invité de franceinfo mardi 24 janvier. La polémique enfle sur le taux de participation lors du premier tour de dimanche dernier. L'ex-Premier ministre a regretté "des cafouillages".

"Je ne remets pas en cause les résultats, mais j’attends la plus grande rigueur, le plus grand sérieux, le plus grand professionnalisme, la bonne transmission pour dimanche prochain", a déclaré Manuel Valls. "Il faut que l'organisation du scrutin soit incontestable", a ajouté le candidat au second tour de la primaire de la gauche. 

Manuel Valls demande à la "Haute autorité et aux organisateurs du scrutin que les choses se passent parfaitement et le mieux possible". "Il y a un doute sur la manière dont les informations sont remontées. La démocratie ne peut pas souffrir du moindre doute. Nous sommes dans un moment historique pour la gauche. C'est son avenir qui est en jeu à l'occasion de cette primaire", a déclaré l'ex-Premier ministre.

Dimanche dernier, 1 597 720 personnes ont voté à la primaire de la gauche ce dimanche, selon les résultats validés à 18h lundi par la Haute autorité des primaires citoyennes. Ces résultats concernent 6 808 bureaux de vote en France, il reste 400 bureaux de vote dont les résultats doivent encore être validés. Ces résultats sont arrivés après une série de couacs toute la journée de lundi. Les organisateurs ont reconnu un bug, puis l'erreur humaine d’un permanent socialiste. Benoît Hamon est crédité de 35,9% des suffrages contre 31,2% pour Manuel Valls.

Revenu "universel" ou revenu "décent"

Le projet de Benoît Hamon de mettre en place un revenu universel est critiqué par Manuel Valls depuis le début de la campagne pour la primaire de la gauche. "C'est une conception du travail qui est très éloignée de la mienne", a expliqué Manuel Valls mardi sur franceinfo, après avoir jugé cette proposition "irréaliste" et "infinançable".

Pourtant, le 27 octobre 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre, soutenait une expérimentation du Conseil départemental de la Gironde sur une forme de revenu universel. "Le revenu universel que je défends, c'est la garantie d'un revenu pour tous et à tout moment, la garantie d'une continuité en cas de coup dur, une sécurité nouvelle face aux risques nouveaux de précarité", avait-il déclaré.

Mardi, sur franceinfo, Manuel Valls a précisé sa pensée : "Je sais ce que j'ai dit. Fusion des minimas sociaux, à tous, pour ceux qui sont sous conditions de ressources. A tous, c'est-à-dire les jeunes de 18 à 25 ans qui en auront besoin quand il y a un coup dur".

"Il faut ce revenu décent que je propose, et qui a été défendu par François Chérèque et par la Fédération nationale des associations et des travailleurs sociaux, qui lutte contre la pauvreté. Il faut qu'il soit beaucoup plus efficace. Mais, vous ne ferez croire à personne que j'ai défendu l'idée d'un revenu universel à 350 milliards d'euros", a ajouté Manuel Valls. "Quand on bâtit le succès de sa campagne sur cette idée-là, alors on est en effet un marchand de sable, un marchand d'illusions", a-t-il ajouté en direction de Benoît Hamon.

Et dimanche ? Quelle consigne au cas-où ?

Manuel Valls a refusé mardi de dire s'il soutiendrait s'il soutiendrait Benoît Hamon, dimanche, si celui-ci remporte la finale de la primaire de la gauche. "Je ne répondrai pas à cette question car j'en vois tous les pièges."

"Je ne réponds pas aux questions avant qu'elles ne se posent", a expliqué Manuel Valls. "J'attends dimanche et je mène campagne pour gagner".

Cette position est-elle compatible avec les règles de la primaire ? "Il y a des règles et en général, j'ai plutôt respecté les règles. Je veux gagner. Il s'agit de l'avenir de la gauche, de la culture de responsabilité, de la culture du gouvernement", a martelé le candidat. 

François de Rugy attend le débat de mercredi

L'écologiste François de Rugy, qui a recueilli 3,8% des voix au premier tour de la primaire de la gauche, a déclaré mardi franceinfo qu'il ne "pourrait pas" voter pour Benoît Hamon au second tour du scrutin dimanche. Il a aussi invité Manuel Valls à clarifier sa position sur les enjeux écologiques.

"Il sait ce que j'ai fait comme Premier ministre, la loi sur la transition écologique ou la loi sur la biodiversité. Il sait parfaitement qu'elle est ma position sur Fessenheim", lui a répondu Manuel Valls.

Manuel Valls a ajouté "être pour une écologie possible, qui n'est pas celle des mots, pas celle de la proclamation", estimant partager cette ligne avec François de Rugy.

Regardez l'intégralité de l'intervention de Manuel Valls sur franceinfo le mardi 24 janvier.

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