Pour Florian Philippot, "le remaniement technique se transforme en Bérézina pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron"
Le vice-président du FN, invité mercredi de franceinfo, a estimé que l'abstention aux législatives et le départ de plusieurs ministres à l'occasion du remaniement donnaient "une présidence compliquée" et non pas "flamboyante comme annoncée".
Le vice-président du Front national (FN), Florian Philippot, invité mercredi 21 juin de franceinfo, a réagi au départ du gouvernement de François Bayrou. "Il n'avait pas le choix", a-t-il commenté, pointant au-delà de sa décision, "la transformation d'un simple remaniement technique, classique après une élection législative, en véritable Bérézina".
Démission #Bayrou "Ce qui devait être un remaniement classique devient une vraie Bérézina pour ce gouvernement et pour Macron" - Philippot pic.twitter.com/ap9swD55Tm
— franceinfo (@franceinfo) 21 juin 2017
Florian Philippot, battu aux législatives en Moselle, juge que les débuts du quinquennat sont difficiles, après "la promesse de nouvelles pratiques, la moralisation, les enquêtes pour des gouvernements merveilleux". L'eurodéputé frontiste y ajoute l'abstention lors des législatives des 11 et 18 juin, "un manque d'adhésion qui est un énorme problème pour l'exécutif et Emmanuel Macron".
Les "vieilles pratiques" dénoncées
Une enquête préliminaire vise le MoDem sur les conditions d'emploi de ses assistants au Parlement européen. Selon Florian Philippot, François Bayrou et Marielle de Sarnez, qui quitte aussi le gouvernement, "devaient être sous enquête quand il ont été nommés". "Tout était dans le livre de madame Lepage", a-t-il ajouté, faisant référence à l'ex-eurodéputée du MoDem qui avait affirmé avoir refusé une pratique de double emploi dans un ouvrage qu'elle a publié en 2014. Florian Philippot estime que le président de la République agit "contraint et forcé". "Cela ressemble beaucoup aux vieilles pratiques, et non pas à de nouvelles pratiques. En réalité, ça commence très mal. La présidence flamboyante est déjà en train de se transformer en présidence compliquée." Pour le député européen frontiste,"il reste Mme Pénicaud dans ce gouvernement qui à mon avis ne pourra pas rester puisqu'elle est elle-même citée dans l'affaire des appels d'offre de Havas". Par ailleurs, Florian Philippot a jugé que la nomination de Richard Ferrand à la tête du groupe la République en marche à l'Assemblée nationale lui paraissait "peu tenable".
Mardi, Sylvie Goulard, également concernée par l'enquête sur le MoDem, a annoncé qu'elle démissionnait du gouvernement. "Pour des raisons politiques, le départ de madame Goulard, qui était aux Armées, à la Défense, me réjouit, parce que madame Goulard c’est même pas une euro-béate, c’est une euro-fanatique", a commenté Florian Philippot.
Démissions #Modem "Pour des raisons politiques, le départ de Mme Goulard, "euro-fanatique", me réjouit" déclare Philippot #8h30Aphatie pic.twitter.com/Rv1bKjF6Wo
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La recette Macron pour la refondation annoncée au FN
Le Front national va organiser un séminaire en juillet, et son congrès aura lieu en février ou mars 2018. "On veut faire cette refondation parce qu'il faut une vraie force d'opposition et d'alternative face au système Macron", a expliqué Florian Philippot, "favorable" à un changement de nom du parti. "L’objectif c’est qu’on rassemble un maximum de gens qui viennent de partout, de la droite, de la gauche, du centre. Un peu en miroir à ce qu’a fait Macron", a précisé le vice-président du FN. "Macron a réuni les mondialistes de gauche, de centre et de droite, nous devons réunir les patriotes qu'ils viennent de la gauche, de la droite ou du centre", a-t-il ajouté.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Florian Philippot sur franceinfo le 21 juin 2017.
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