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"On renforce très fermement la condamnation des violeurs d’enfants", maintient Marlène Schiappa

La secrétaire d'Etat, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, a défendu sur franceinfo l'article controversé sur la répression des infractions sexuelles sur les mineurs, voté dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée nationale.

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Radio France
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Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, invitée de franceinfo mercredi 16 mai. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les députés ont adopté en première lecture, dans la nuit de mardi à mercredi 16 mai, l'article le plus controversé du projet de loi pour renforcer les violences sexuelles et sexistes. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, invitée de franceinfo mercredi 16 mai, a défendu cet article 2 portant sur la protection des mineurs. "On renforce très fermement la condamnation des violeurs d’enfants, je ne laisserai pas dire le contraire", a déclaré la secrétaire d'Etat.

Une lettre ouverte publiée lundi 14 mai avait jugé le texte trop peu protecteur pour les enfants et demandait au gouvernement de revoir sa copie. "Le viol est un crime et ça le reste", a-t-elle déclaré, en réponse à ceux qui redoutent que des faits soient traités comme des délits. La députée de la France insoumise, Clémentine Autain, avait notamment évoqué une "correctionnalisation assumée du viol commis sur des mineurs de 15 ans". "C'est totalement faux, c'est un mensonge", a martelé Marlène Schiappa, pour qui, au contraire, le texte permet de "mieux" condamner les violences sexuelles envers les enfants. "Ce que cet article dit, c'est que la personne de moins de 15 ans, l'enfant, n'a pas besoin de prouver la contrainte, puisque le fait d'avoir moins de 15 ans, c'est rattaché à la contrainte, a-t-elle expliqué. Cela vient compléter la définition du viol dans le Code pénal." 

"Il n'y a pas d'interprétation possible", a martelé Marlène Schiappa. "Quand quelqu'un a moins de 15 ans, on considère qu'il n'a pas le discernement pour consentir à ses actes. Je ne sais pas comment je peux le dire autrement." Pour Marlène Schiappa, quand "on dit : 'Il n'y a pas d'âge de consentement fixé à 15 ans', ce n'est pas vrai".

Pas de suite donnée au congé parental, version européenne 

Un projet de directive européenne sur le congé parental propose notamment un congé parental rémunéré de quatre mois "à hauteur des indemnités maladie". La France, pour qui l'indemnité pourrait être conséquemment revalorisée, a rejeté ce texte. "L'objectif est bon, mais on ne peut pas faire en sorte que la Commission européenne impose aux pays la manière dont ils doivent financer cela", a déclaré Marlène Schiappa, considérant que cela peut "mettre en difficulté des pays qui ont des lois de politique familiale extrêmement différentes de celle de la France".

En outre, selon la secrétaire d'Etat, la proposition européenne de congé parental de quatre mois pourrait être contreproductive : "Si on propose juste ce congé parental, il sera pris par les mères", et la ministre a dit craindre que cela "éloigne les femmes du marché du travail."

En revanche, Marlène Schiappa estime "important" de "travailler sur le congé paternité", actuellement de 11 jours. "70% des pères le prennent", a-t-elle précisé. "On a commandé une mission à l'IGAS [Inspection générale des affaires sociales] pour étudier des scénarios d'allongement et de meilleure rémunération, parce qu'il est plafonné", afin que davantage de pères le prennent. L'IGAS doit rendre son avis "au mois de juin, a déclaré Marlène Schiappa. En même temps que notre rapport sur le congé maternité pour les non-salariés. Donc on aura un certain nombre d'arbitrages sur les politiques familiales au mois de juin."

Représentante de l'Unef voilée : "une marque de promotion de l'islam politique"

Après la polémique suivant l'interview sur M6, d'une représentante du syndicat étudiant Unef portant un voile, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes a déclaré "comprendre" qu'il y ait une polémique. "En tant qu'étudiante, elle a le droit de porter le voile. Le voile n'est pas interdit à l'université", a-t-elle précisé. Pour autant, "l'Unef est censé être un syndicat étudiant progressiste, féministe", a-t-elle ajouté. "Jusqu'à preuve du contraire, le voile c'est la preuve de l'emprise de la religion, a avancé la ministre. J'y vois une marque de promotion de l'Islam politique."

Regardez l'intégralité de l'entretien de Marlène Schiappa sur franceinfo le 16 mai 2018.

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