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Laurence Rossignol plaide pour "une direction transitoire au PS avec des gens sages et sans ambitions personnelles"

L'ancienne ministre de François Hollande, invitée de franceinfo mercredi, a défendu une reconstruction du PS avec une direction collective. "Si on avait un candidat qui s'impose, ça se saurait", a-t-elle déclaré.  

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Laurence Rossignol, ancienne ministre de l'Enfance, des Familles et des Droits des femmes, sénatrice PS de l’Oise.
 (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

La sénatrice PS, Laurence Rossignol, invitée de franceinfo mercredi 14 juin, a réagi aux conséquences du premier tour des législatives de dimanche dernier, marqué notamment par une déroute du Parti socialiste. L'ancienne ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes, favorable à une reconstruction du PS, estime qu'il faut reconstruire "une force de gauche de gouvernement réformiste, progressiste". "Le parti d'Epinay a vécu, les histoires de marketing viendront après."  

"Il faut sortir des revanches, identifier ce qui a été sanctionné dans ce qu’on est, la manière dont on se comporte. Je serais assez favorable à une direction transitoire, dans les mois qui viennent qui soit faite de gens qui n'ont pas d'ambitions personnelles présidentielles (...) Donc, il faut des gens sages", a déclaré Laurence Rossignol. N'y-a-t-il personne pour prendre la tête du PS ? "Si on avait un candidat qui s’impose, ça se saurait", a répondu l'ancienne ministre de François Hollande.

La défaite "vient de loin"

Laurence Rossignol a commenté la déroute socialiste lors du premier tour des législatives. Une défaite "qui vient de loin, inédite, exceptionnelle dans son ampleur et sa signification". "Je pourrais peut-être la faire remonter au référendum sur le traité constitutionnel européen, en 2005", a-t-elle expliqué.

Les élections de 2012 ont été "vraiment une occasion manquée (...) On n'a pas purgé les différences qui existaient et il n'y avait plus d'hommes assez forts, comme était François Mitterrand, pour rassembler toutes les gauches autour d'un projet commun." Pour l'ex-ministre, le score du PS aux législatives de 2017, représente  la fois une sanction sur la manière dont on a gouverné, cette espèce d'obscénité que nous avons eue à étaler toutes nos divergences continuellement, les frondeurs qui caracolaient sur les plateaux, et c'est aussi une sanction contre la droite et la façon dont elle s'est opposée". 

L'enjeu du second tour : "la démocratie"

Laurence Rossignol a estimé que le second tour des législatives dimanche 18 juin, devait "donner à la démocratie la diversité dont elle a besoin". "Demain, on risque d'être dans une situation où il n'y aurait pas 60 députés de gauche pour saisir le Conseil constitutionnel (...) pour corriger et réguler certains excès d'une majorité parlementaire." La sénatrice PS a pris pour exemple "la loi sur le terrorisme, que votera probablement la droite", avant d'appeler à voter pour les candidats de gauche, présents au second tour, qui avaient face à eux un(e) candidat(e) LREM, comme "Delphine Batho ou Olivier Faure"

Dans l'attente de "signaux de gauche"

Appelée à préciser ce qui la sépare d'Emmanuel Macron, Laurence Rossignol a déclaré être "assez admirative de son parcours de président, de la manière dont il occupe la fonction". L'ex-ministre a particulièrement apprécié sa réponse au président américain, en anglais, lorsque Donald Trump a déclaré son intention de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. 

La sénatrice socialiste n'a pas le même avis sur "le programme politique" d'Emmanuel Macron et "la diversité de sa majorité". "Il a créé une majorité et de droite et de gauche. Je vois bien les signaux de 'et droite', j'aimerais voir les signaux 'et de gauche dans l'action de ce gouvernement'", a déclaré Laurence Rossignol. L'ex-ministre a cité la réforme sur le Code du travail en discussion. "Plus de liberté pour les entreprises, mais comment fait-on pour plus de sécurité et moins de précarité pour les salariés." 

Interrogée sur des propos d'Emmanuel Macron à Angers en février 2017, portant sur une majorité présidentielle autour d'un seul parti qui n'était pas souhaitable, "un hold-up", Laurence Rossignol a estimé que "ça rassure". "On a été tellement nombreux à ne pas croire à Emmanuel Macron, je me dis que lui non plus n'était pas totalement lucide sur son futur succès." 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurence Rossignol sur franceinfo le mercredi 14 juin 2017.

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