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Crise des réfugiés : "C'est un reproche historique qu'on adressera à l'Europe", estime Bernard Kouchner

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était l'invité de franceinfo mercredi. Il est notamment revenu sur l'incapacité de l'Union européenne à gérer la crise des réfugiés.

Article rédigé par franceinfo
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Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères, sur franceinfo le 28 décembre 2016 (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

"Le discours nationaliste, le discours de haine, le discours raciste... C'est ce qui prévaut en Europe en ce moment." Invité de franceinfo mercredi 28 décembre, Bernard Kouchner a dénoncé l'attitude de l'Union européenne à l'égard des réfugiés. L'ancien ministre des Affaire étrangères est également revenu sur l'inquiétude que suscite dans le monde l'élection de Donald Trump à la présidence américaine.

L'accueil des réfugiés, "c'était à l'Europe de le faire"

"La première situation humanitaire qu'on aurait dû affronter, c'était les réfugiés. Nous avons loupé cette occasion" : Bernard Kouchner a pointé du doigt l'immobilisme de l'Union européenne sur la question de la crise des réfugiés. "Nous n'avons pas accueilli les réfugiés. C'était à l’Europe de le faire, a-t-il assuré. Ce sera une reproche historique qu'on adressera à l'Europe."

La France n'échappe pas aux critiques de l'ancien ministre des Affaires étrangères. "La France des droits de l'Homme est celle qui a accueilli le moins" de réfugiés, a-t-il rappelé. "Nous nous gargarisons avec les droits de l'Homme, mais on enterre les droits de l'Homme en même temps. Et nous avons d'une certaine façon enterré le droit d'asile", a conclu Bernard Kouchner, expliquant cette attitude de la France par la "peur du Front national"

Donald Trump, "la brutalité n'est pas loin"

Bernard Kouchner a jugé "inquiétants" les premiers mouvements de Donald Trump, qui doit être investi à la présidence des États-Unis le 20 janvier. "La façon de ne pas respecter l'intégrité chinoise et la façon dont il a réagi à un certain nombre d'événements prouvent que la brutalité n'est pas loin. La réflexion est très lointaine", a-t-il estimé.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a espéré voir s'opérer un changement de style chez le futur président des États-Unis, qui donne pour l'instant, selon lui, une "impression de vacuité personnelle" "Il a été caricatural parce qu'il voulait être élu. C'est souvent le cas. Chez nous aussi. Va-t-il se montrer intelligent et posé par la suite ? Nous verrons... Je l'espère, bien sûr."

Emmanuel Macron, un candidat "intéressant"

Interrogé sur la primaire de la gauche, Bernard Kouchner a annoncé qu'il pense "pour le moment" voter "pour Manuel Valls", tout en précisant attendre "que les arguments se développent un petit peu". Il a également dénoncé la "démagogie extraordinaire" de la campagne de la primaire. 

"Il y a un type intéressant, c'est Macron ", a ajouté l'ancien ministre des Affaires étrangères : "Je pensais qu'il était très risqué de s'imposer en quittant François Hollande, à qui il doit beaucoup. Mais finalement, il s'impose grâce à une manière talentueuse et assez décidée de dire les choses." Bernard Kouchner a par ailleurs souligné les "similitudes" entre Manuel Valls et Emmanuel Macron, notamment en matière de "social-démocratie"

Visionnez l'intégralité de l'interview de Bernard Kouchner


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