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Affaire Hulot : "Il ne faudrait pas qu'elle déstabilise son pouvoir politique", redoute Agnès Buzyn

La ministre de la Santé a apporté, vendredi sur franceinfo, son soutien à Nicolas Hulot, "blessé" par "des insinuations", alors que le ministre est visé par des accusations d'agression et de harcèlement sexuels révélées par le journal "Ebdo".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, à franceinfo le 9 février 2018. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a apporté son soutien, vendredi 9 février, à Nicolas Hulot, son collègue au gouvernement chargée de la Transition écologique, ciblé par des accusations d'agression et de harcèlement sexuels relayées par le journal Ebdo, que le ministre dénonce vivement.

"Il a été très profondément blessé et je comprends sa douleur face à des insinuations", a déclaré Agnès Buzyn, à propos de Nicolas Hulot, ajoutant que "le journal n’apporte pas de faits, il colporte des rumeurs, sur des faits classés sans suite". Toutefois, la ministre de la Santé redoute des conséquences : "Il ne faudrait pas que cette affaire déstabilise son pouvoir politique parce qu’il est en train de changer la donne sur le plan de l’écologie." 

Selon la ministre, "le journal Ebdo cherche à faire le buzz. C'est un nouveau journal, c'est difficile quand on crée un nouveau journal d'exister sur la place de Paris. Ça lui permet d'être connu des Français".

Hulot : "Il a été très profondément blessé et je comprends sa douleur face à des insinuations. Le journal n’apporte pas de faits, il colporte des rumeurs", estime Agnès Buzyn #8h30politique
Hulot : "Il a été très profondément blessé et je comprends sa douleur face à des insinuations. Le journal n’apporte pas de faits, il colporte des rumeurs", estime Agnès Buzyn #8h30politique Hulot : "Il a été très profondément blessé et je comprends sa douleur face à des insinuations. Le journal n’apporte pas de faits, il colporte des rumeurs", estime Agnès Buzyn #8h30politique

"Il faut évidemment écouter la parole des femmes, il faut aussi que les faits soient avérés parce que c'est aussi possible d'accuser sans preuve", a réagi Agnès Buzyn, s'interrogeant sur le choix d'une plaignante à laquelle le journal fait référence. Cette démarche "est troublante parce qu'elle n'a pas voulu porter plainte. C'est une drôle de démarche", selon la ministre.

Hulot : "Je déteste la théorie du complot. Mais il est évident que la moindre suspicion qui peut toucher un membre du gouvernement va prendre une ampleur médiatique, (...) certains cherchent à l’utiliser politiquement", explique Agnès Buzyn #8h30politique
Hulot : "Je déteste la théorie du complot. Mais il est évident que la moindre suspicion qui peut toucher un membre du gouvernement va prendre une ampleur médiatique, (...) certains cherchent à l’utiliser politiquement", explique Agnès Buzyn #8h30politique Hulot : "Je déteste la théorie du complot. Mais il est évident que la moindre suspicion qui peut toucher un membre du gouvernement va prendre une ampleur médiatique, (...) certains cherchent à l’utiliser politiquement", explique Agnès Buzyn #8h30politique

"Tout est bon pour la déstabilisation", a poursuivi la ministre de la Santé, qui s'attarde sur le journal Ebdo, "fondé par un ancien ministre Thierry Mandon, [actuel directeur de la publication du journal] qui a quitté le gouvernement en 2012".

"Il connaît bien l'impact de ces affaires (...) Il l'a fait en sachant ce qu'il faisait en publiant ce type d'information", a poursuivi Agnès Buzyn. "J'ai un doute. Thierry Mandon était un ministre du gouvernement précédent qui n'était pas extrêmement connu comme Nicolas Hulot peut l'être, et il sait exactement l'impact que cela peut avoir et je pense que là il y a un vrai choix stratégique de l'éditeur de ce journal", a ajouté la ministre de la Santé.  

"Moins de gabegie" dans le secteur santé

Agnès Buzyn a décrit "un système de santé est mal organisé, mal structuré, pour répondre aux besoins de santé des Français". "Notre système a été conçu pour traiter les maladies aigües (...) On a maintenant besoin de soins pour les maladies chroniques", a-t-elle expliqué, regrettant le manque de "coopération entre professionnels, des examens faits à répétition".

Santé : "La France dépense 12% de son PIB en dépenses de santé, c’est beaucoup plus que tous les pays de l’OCDE", explique Agnès Buzyn #8h30politique
Santé : "La France dépense 12% de son PIB en dépenses de santé, c’est beaucoup plus que tous les pays de l’OCDE", explique Agnès Buzyn #8h30politique Santé : "La France dépense 12% de son PIB en dépenses de santé, c’est beaucoup plus que tous les pays de l’OCDE", explique Agnès Buzyn #8h30politique
L'enjeu dans les prochaines années, selon la ministre de la Santé est de "dépenser autant mais avec une efficience du système au rendez-vous".

Interrogée sur le manque de moyens des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, annonce qu'un budget "énorme" sera rajouté cette année "pour créer des postes d'infirmières, d'aides-soignantes? 100 millions d'euros cette année sur les Ehpad". 

Santé : "Nous rajoutons un budget énorme cette année pour créer des postes d’infirmières, d’aides-soignantes : 100 millions d’euros cette année sur les Ehpad", annonce Agnès Buzyn #8h30politique
Santé : "Nous rajoutons un budget énorme cette année pour créer des postes d’infirmières, d’aides-soignantes : 100 millions d’euros cette année sur les Ehpad", annonce Agnès Buzyn #8h30politique Santé : "Nous rajoutons un budget énorme cette année pour créer des postes d’infirmières, d’aides-soignantes : 100 millions d’euros cette année sur les Ehpad", annonce Agnès Buzyn #8h30politique

"Je visite un Ehpad par semaine depuis que je suis ministre et je vois de tout", a indiqué la ministre. "Il y a des Ehpad qui dysfonctionnent et c’est vrai que, parfois, on voit des choses totalement intolérables", a-t-elle admis. "Il faut que la société réfléchisse à ce qu'elle veut mettre en terme de financements et d'accompagnement de la dépendance", a souhaité la ministre de la Santé. 

Pour financer les Ehpad, "on peut faire un système d'assurance collectif comme la sécurité sociale, c'est qu'on appelle 'le 5e risque', d'autres prônent des assurances privées", a déclaré Agnès Buzyn. "Je vais lancer ce chantier. Cela fait des années que ce sujet est sur la table sans que personne ne s'en empare réellement. Je crois que le moment est venu", a-t-elle conclu.

Regardez l'intégralité de l'entretien d'Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, sur franceinfo le 9 février 2018.

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