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Menus sans viande à Lyon : le porte-parole de La République en Marche ne démissionne pas et assume ne pas être "un adepte des éléments de langage"

Alors que des voix au sein de La République En Marche demandent la démission du porte-parole Jean-Baptiste Moreau, celui-ci se défend et maintient ses positions sur les menus végétariens à la cantine. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Baptise Moreau, député de la Creuse et porte-parole de La République En Marche, le 10 septembre 2018, à Tours. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"Je ne suis pas un adepte des éléments de langage et de la langue de bois", a déclaré sur franceinfo mardi 23 février, Jean-Baptiste Moreau, porte-parole d’En Marche et député LREM de la Creuse. Il a maintenu ses déclarations contre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompilli. "Le pragmatisme comme l'amour de la science et la loyauté sont des concepts qui vous sont étrangers", avait-il tweeté, reprochant à la ministre ses positions sur le menu sans viande à la cantine instauré par le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet. 

Ces différents sons de cloche à LREM se sont poursuivies lorsque Hugues Rançon, député de la majorité, a demandé la démission de Jean-Baptiste Moreau en tant que porte-parole. "Le seul qui peut demander ma démission, c'est Stanislas Guerini, délégué général d'En Marche", répond le député de la Creuse. "Pour le moment, il ne me l'a pas demandée". 

"Je sais à qui je dois la loyauté, c’est à Emmanuel Macron et Stanislas Guerini, et ça je n’en dérogerai jamais", poursuit-il. 

Dissensions au sein d'En Marche

"Je préfère quand ces choses-là sont en interne", reconnaît tout de même Jean-Baptiste Moreau. "Mais quand il n'y a pas la possibilité de discuter en interne et que des gens sortent de façon désordonnée, il faut s'attendre à ce que chacun puisse s'exprimer en fonction de ses convictions et de ce qu'il pense", exprime-t-il.  "Contrairement à ce que l'on pense, En Marche, ce ne sont pas des gens caporalisés, qui votent et qui n'ont pas d'idées. Il y a des gens qui ont des convictions fortes, parfois divergentes, et c’est le cas avec Barbara Pompilli", assume le porte-parole de LREM.

Sur le fond, il ne se dit "pas contre le repas végétarien, à condition que ce soit bien un choix, que ce ne soit pas imposé". Il dénonce une décision "totalement idéologique" et prise "sous couvert de prétexte sanitaire" par la mairie de Lyon.
"Je ne vois pas en quoi consommer de la viande, c'est plus lent et ça ralentit le trafic par rapport à consommer du poisson", s’interroge-t-il. 

Le député de la Creuse dit aussi son "ras-le-bol des campagnes anti-viande à répétition qui diffusent n'importe quelle information en nous expliquant que l'élevage, globalement, pollue, alors que 90 % des élevages aujourd'hui en France respectent l'environnement". 

Il appelle à une "mobilisation de moyens importants" pour les agriculteurs. "Ça ne sert à rien de leur donner des injonctions ou des interdictions si on ne leur donne pas les moyens financiers et économiques d'aller dans cette transition agro-écologique", estime-t-il.

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