Marche contre l'antisémitisme : ce rassemblement "n'a pas atteint son objectif" de "ramener l'unité du pays", estime la députée européenne LFI Manon Aubry

La marche contre l'antisémitisme du dimanche a rassemblé 105 000 personnes à Paris, mais aussi 7 500 à Marseille ou encore 3 000 à Lyon et Strasbourg.
Article rédigé par franceinfo
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Manon Aubry, députée européenne La France insoumise, était l'invitée de franceinfo le 13 novembre 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le combat contre "l'antisémitisme est un combat éternel, qu'il faudra mener de toutes nos forces chaque jour durant, et la recrudescence des actes antisémites ces dernières semaines montre que le combat est loin d'être gagné", a réagi Manon Aubry, députée européenne La France insoumise, lundi 13 novembre sur franceinfo.

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, actuel maire du Havre, a déclaré sur franceinfo qu'un "certain nombre de déclarations de La France insoumise" ont "utilisé à certains moments les codes, les mots d'un antisémitisme ancien et parfaitement abject". Selon Edouard Philippe, "certains membres de LFI se perdent, en n'exprimant pas de façon résolue le fait que l'antisémitisme est un errement, quelque chose contre quoi nous devons lutter".

"Je pense aujourd'hui à toutes les familles de confession ou de culture juive qui ont peur pour eux, qui pensent à changer leur nom sur leur boîte aux lettres", a soutenu Manon Aubry.

"Ce combat contre ce poison [l'antisémitisme] nécessite tout sauf des amalgames, et c'est exactement ce que fait Edouard Philippe."

Manon Aubry, députée européenne LFI

à franceinfo

"Les héritiers des nazis se placent aujourd'hui en défenseurs des juifs"

"Dans l'appel à la marche, Yaël Braun-Pivet ne fait pas qu'appeler à se mobiliser contre l'antisémitisme, elle importe dans la déclaration [...] le conflit israélo-palestinien", explique l'eurodéputée à propos de la marche contre l'antisémitisme du dimanche 12 novembre, qui a rassemblé 105 000 personnes à Paris, mais aussi 7 500 à Marseille ou encore 3 000 à Lyon et Strasbourg. "C'est elle [Yaël Braun-Pivet] qui a appelé à 'un soutien inconditionnel' au gouvernement israélien, qui commet à l'heure actuelle des crimes de guerre", ce qui explique l'embarras de certaines personnes de gauche à aller manifester, selon Manon Aubry.

Quant à la présence du Rassemblement national dans cette marche contre l'antisémitisme, Manon Aubry estime que "le 12 novembre 2023 restera dans l'histoire de notre pays comme ce moment où on a franchi un cap, où ceux qui sont les héritiers des nazis se placent aujourd'hui en défenseurs des juifs". Elle ajoute : "Notre enjeu, en tant que reponsables politiques aujourd'hui, c'est de ramener l'unité du pays, l'unité des musulmans, des chrétiens, des juifs, leur dire qu'ils sont tous placés sous la protection de la nation, et de ce point de vue-là, la marche de dimanche n'a pas atteint son objectif."

"Nous avons condamné dès la première seconde les attaques abjectes du Hamas" commises le 7 octobre, souligne Manon Aubry. "Je veux aussi aujourd'hui que nous fassions preuve de la même fermeté, et je regrette les atermoiements du président de la République Emmanuel Macron, qui est si frileux à dénoncer les crimes de guerre commis par Benyamin Nétanyahou."

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