Antisémitisme : c'est "un combat permanent, un combat éternel", réagit Édouard Philipe

L'antisémitisme n'a pas pris fin avec la Seconde Guerre mondiale, pointe l'ancien Premier ministre. "C'est un combat que notre génération doit conduire et que d'autres générations auront encore à conduire", prédit-il.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'anicen Premier ministre Édouard Philippe, le 13 novembre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Je pense que la lutte contre l'antisémitisme est un combat permanent, un combat éternel", réagit lundi 13 novembre sur franceinfo Édouard Philippe, ancien Premier ministre et maire du Havre (Horizons), au lendemain des manifestations contre l'antisémitisme qui ont rassemblé 182 000 personnes à travers la France. Lui-même a participé à la marche parisienne. La France a montré "un beau visage" dimanche résume Édouard Philipe qui se dit "heureux" de l'"ambiance" dans laquelle s'est déroulée cette manifestation : "calme, sobriété, gravité".

L'ancien Premier ministre martèle en revanche que la lutte doit se poursuivre. C'est "une lutte qui vient de tellement loin, qui est tellement ancienne et tellement difficile, qu'on en verra jamais le bout", analyse-t-il précisant que ce n'est pas seulement "ancré" en France. "Peut-être certains ont-ils cru, après la Seconde Guerre mondiale, qu'on arrivait dans une ère nouvelle où enfin l'humanité toute entière, dans son ensemble, réalisait que l'antisémitisme n'avait aucun fondement et qu'il était à proscrire : manifestement, nous ne sommes pas arrivés à ce stade de l'évolution de l'humanité et c'est un combat que notre génération doit conduire", souligne l'ancien Premier ministre prédisant malheureusement "que d'autres générations auront encore à le conduire". Ce combat contre l'antisémitisme est "essentiel" a répété le maire du Havre. "Il faut dire à nos concitoyens qu'il faut livrer le combat, leur dire que ça ne passera pas : l'antisémitisme ne passera pas, il n'est pas acceptable, nous n'en voulons pas, c'est le pire de ce que peut faire la France".

Édouard Philippe continue également de fustiger le discours de la France insoumise au sujet de la lutte contre l'antisémitisme depuis le 7 octobre dernier et les attaques du Hamas en Israël. Les Insoumis étaient notamment absents dimanche de la marche parisienne. "Malheureusement, un certain nombre de déclarations de la France insoumise n'ont pas été ambiguës du tout : elles ont utilisé les codes, les mots d'un antisémitisme ancien et parfaitement abject", souligne le président du parti Horizon. "Certains se perdent en n'exprimant pas de façon résolue, immédiate, inconditionnel, le fait que l'antisémitisme est un errement, un démon", accuse Édouard Philippe sur franceinfo pointant notamment la tactique "de conflit" menée par Jean-Luc Mélenchon.

Absents dimanche dans le cortège parisien, les membres des Insoumis ont refusé de défiler en raison de la présence du Rassemblement national. Une présence qui ne pose "aucun problème" à Édouard Philippe. "Si nous disons que la lutte contre l'antisémitisme est un combat essentiel [...] dans ce cas, on ne choisit pas ceux qui livrent ce combat avec vous", ajoute-t-il, rappelant qu'il n'a "aucune tendresse" pour le RN et qu'il reste "un adversaire politique".

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