La Suisse condamnée pour inaction climatique : l'eurodéputée Karima Delli salue une "décision historique"
"Il faut saluer cette décision historique", a réagi mardi 9 avril sur franceinfo Karima Delli, eurodéputée écologiste, alors que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la Suisse pour violation de la Convention des droits de l'homme. Une plainte pour inaction climatique avait été déposée contre la Suisse par l'association Aînées pour la protection du climat, association regroupant 2 500 Suissesses âgées de 73 ans en moyenne.
"Pour la première fois, la CEDH reconnait que le climat et les droits fondamentaux vont ensemble", souligne Karima Delli, "C'est un très grand pas." Selon l'eurodéputée, "ce n'est que le début de procédures en matière de contentieux juridique et climatique où les gouvernements vont devoir se réveiller concrètement par rapport à leur inaction climatique".
Une décision qui devra faire "jurisprudence"
L'écologiste juge que la décision de la CEDH signifie que "si nous ne nous attaquons pas à la question du climat, cela veut dire que les gouvernements sont en train d'enfreindre l'article 2, le droit à la vie, et le droit au respect de sa vie privée et familiale". Le message "très fort" envoyé par la CEDH est qu'il "faut protéger la santé des gens en général et l'avenir des générations futures". La Cour européenne des droits de l'homme "fera attention à l'avenir de toutes et tous", ajoute Karima Delli qui espère que la décision de la cour "juridiquement contraignante" fasse "jurisprudence". Elle appelle les gouvernements à "arrêter de traîner la patte, et d'agir concrètement."
Karima Delli évoque le secteur des transports "qui est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France". Selon elle, ce secteur "ne réduit pas les gaz à effet de serre depuis 1992". Elle rappelle que l'Europe a "mis fin à la vente des véhicules thermiques pour 2035" et que le train a été "relancé, difficilement". L'eurodéputée espère que l'aviation "rentre dans cette transition écologique". "Mais maintenant, on a des objectifs à atteindre et il faut vraiment se doter des outils", notamment "financiers, pour pouvoir y arriver", dit-elle.
Karima Delli estime que "la feuille de route" de l'Europe sur la transition écologique "n'est pas assez ambitieuse, mais elle existe". Elle plaide pour "un plan de relance réel financier pour faire cette transition" et attend "une deuxième feuille de route, un plan qui va accompagner les populations les plus pauvres". Car pour l'eurodéputée, la décision de la CEDH démontre que ce sont "les populations les plus fragiles, les enfants, les personnes âgées, les personnes en situation de précarité qui vont être les premières victimes du dérèglement climatique si on ne fait rien".
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