Crise de l'hôpital : "Si rien n'est fait, on va voir partir des bataillons de soignants de l'hôpital", selon la Fédération hospitalière de France
La crise de l'hôpital est "ancienne" et a été "camouflée par la crise du Covid, mais le problème de fond est toujours là", estime sur franceinfo Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.
"Si dans les prochains mois rien n'est fait, on va voir partir des bataillons de soignants de l'hôpital", réagit Frédéric Valletoux sur franceinfo, président de la Fédération hospitalière de France, candidat Ensemble aux législatives et maire de Fontainebleau. Mardi 7 juin, à l'appel de neuf syndicats, les personnels hospitaliers étaient mobilisés pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs. À Paris, entre 200 et 300 personnes se sont retrouvées devant le ministère de la Santé en début d'après-midi.
Une mobilisation plutôt faible que Frédéric Valletoux explique par le fait que "les soignants sont débordés dans les hôpitaux" : "Et même s'ils ressentent ce qu'expriment les grévistes, c'est-à-dire le malaise à l'hôpital, l'envie de réforme, l'envie de donner des perspectives à leur carrière, ce n'est pas pour autant qu'ils vont abandonner leur service."
Une crise "ancienne"
"Aujourd'hui, les hospitaliers ressentent que ce qui pèsent sur leurs épaules, c'est les dysfonctionnements du système de santé", pointe le président de la Fédération hospitalière de France. "Si la médecine libérale n'était pas elle-même en crise, avec de moins en moins de généralistes partout sur le terrain, sans doute que l'hôpital serait moins sollicité, a-t-il expliqué. Il y a des difficultés inhérentes à la lourdeur de la gestion administrative, à la rationalisation comptable qu'on a opéré." La crise de l'hôpital est "ancienne" et a été "camouflée par la crise du Covid, mais le problème de fond est toujours là", estime-t-il.
Le maire de Fontainebleau et candidat Ensemble dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne voit de bon augure le lancement de la mission "flash" proposé par Emmanuel Macron le 31 mai dernier : "Les causes et les symptômes, on les connaît. La réalité de la crise, moins."
Selon lui, "il fallait quand même se donner le temps. Mais derrière, effectivement, il va falloir aller très vite sur les réponses". Puis il ajoute : "Si les soignants et les hospitaliers ont l'impression qu'on repart sur un cycle de rationnement, avec des urgences qui débordent, que rien n'est résolu, et bien c'est là qu'ils vont rendre leur blouse. Et là, l'hôpital sera pour le coup réellement dans la difficulté."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.