: Vidéo Olivier Besancenot : “Ce n’est pas tout à fait un 1er mai mais c’est important de montrer au gouvernement qu’on essaye de célébrer une forme de déconfinement politique en perspective."
Olivier Besancenot, postier et membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), était l'invité de :l'éco ce vendredi 1er mai 2020.
Pour Olivier Besancenot, postier et membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), “c’est un 1er mai inédit”. “En ligne, à la fenêtre et puis dans nos promenades quotidiennes avec des slogans. Ce n’est pas tout à fait un 1er mai mais c’est important de montrer au gouvernement qu’on se tient prêt et qu’on essaye de célébrer une forme de déconfinement politique en perspective.”
L’ancien candidat aux élections présidentielles de 2002 et 2007 craint que “ceux et celles qui ont encore la chance d’avoir une activité professionnelle” vont devoir augmenter leur “temps de travail avec le chantage de l’emploi à la clé”. “Plutôt que de le saturer, on pense au contraire qu’il faut le partager entre tous et toutes. Ça passe par une réduction du temps de travail.”
Olivier Besancenot estime “que le jour d’après a d’ores et déjà commencé”. “Le gouvernement ne s’est jamais confiné. Il aurait pu faire une pause en politique pendant la crise sanitaire quand il a appelé à l’union nationale. Le monde d’après, ils sont en train de le dessiner. À nous, d’arrêter de dire simplement non mais de bâtir un mur porteur d’une société différente. Beaucoup du rapport de force politique va se nouer autour du service public hospitalier. Je crois que dès que le déconfinement va avoir lieu, on risque d’avoir une révolte légitime, voire une insurrection de la corporation hospitalière, qui a d’ores et déjà dit qu’elle réclamerait des comptes au gouvernement. Il faudra sanctuariser un budget hospitalier qui permettrait de rouvrir les 100 000 lits d’hôpitaux qui ont été fermés, d’embaucher les 120 000 emplois qui manquent d’urgence et d’augmenter les salaires, puisque la France est classée 28e sur 32 pays au sein de l’OCDE, en termes de rémunération et si on revenait simplement à la moyenne de l’OCDE, ça ferait 500 euros net d’augmentation. Je ne veux plus jamais vivre dans la 5e ou 6e puissance économique du monde, où je vois des infirmiers obligés de se fabriquer des surblouses de fortune avec des sacs poubelle.”
Olivier Besancenot se réjouit que cette crise ait, tout de même, pu mettre en lumière certaines professions : “Ceux aujourd’hui, qui vendent leur force de travail, qu’elle soit manuelle ou intellectuelle, ils représentent plus de 90% de la population, on a eu tendance à se dévaloriser nous-mêmes, à oublier qui on était, et la force finalement qu’on avait. On voit bien que l’avenir de nos santés, de nos proches, elle dépend des aide-soignants, des infirmières, des salariés dans les Ehpad, de ceux qui font des soins à domicile, des éboueurs, des gaziers, des électriciens, des conducteurs de la RATP, qui avaient été tant décriés pendant la grève, de livreurs de colis, bref autant de premiers de corvée et on se rend bien compte que ce n’est pas des premiers de cordée dont on a besoin aujourd’hui.”
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